mardi 31 juillet 2007

Comme beaucoup

Désespérément. Désespérément romantique, si ce mot porte encore en lui quelque force malgré la distorsion du temps et des époques essouflées par leurs voiles de fausse pudeur, c'est ce que je suis. Constat livide d'un solitaire en bout de course dont le seul bonheur est d'exprimer par touches cet évasement du coeur sans complexes mais infiniment pur.
Imagine un con qui pleure devant la beauté - en ce qui me concerne celle de la femme, par exemple - et tu peux rire et te moquer, je l'ai fait moi-même, avec cette arrogance facile qui croit colmater sa force.
Idiot, bien sûr. Personne n'échappe à la sensibilité dont l'humain est fait, au-delà de toutes les cruautés, de toutes les folies possibles, de la bestialité, du meurtre et de la trahison.
Elle est pourtant simple, la vision de cette ombre aux contours lumineux et au sourire parfait. De plus, avec la lourde expérience des échecs et des maladresses, avec l'implacable lucidité de ce nullisme qu'on fuit sa vie durant, il reste encore, plus que le rêve, cette poésie vivante et totalement présente d'un infini possible.
Les chrétiens me font doucement marrer avec leurs miracles. Ils donnent des noms pompeux à ce qui n'est que merveille et naturel. Ça va ensemble, crois moi. L'intello inquisiteur, le sbire aux ordres, le cynique se croyant libéré, tout cela, je le vois maintenant, ne cache que lâcheté.
Et pardon à ceux mêmes que je vise, j'en fais aussi partie à mes moments d'égarement.
Lâchons ces malheurs furtifs sous un ciel passant du bleu profond au noir inondé d'étoiles pour nous laisser bercer à nous rompre, s'il le faut, par la réalité sans fards et sans aucune limite.
Mais pour elle, celle que tu vois plus que déesse, jamais ne faiblis à te laisser emmêler dans les miasmes du sens commun d'un pragmatisme rouillé par les millénaires qui tue aussi sûrement qu'un sniper invisible parmi les pros.
C'est dire que tu ne peux compter que sur ta propre et unique force, mon cher, celle que tu développes comme par magie à toute heure et tous les jours que dieu n'a jamais faits.
Incompréhensible est la beauté, inénarrable... Et ce que font parfois les artistes qui se croient tels, c'est essayer de détruire ce qu'ils n'ont pu appréhender : c'est un constat d'échec et en même temps la reconnaissance de cet approche de l'absolu.
Milliards de messages par l'image, le son, le toucher ou tout ce que tu veux : dans un regard, le temps d'une nanoseconde, tout est là. Là!
Je délivre maintenant ces prisonniers de mon coeur, de mes tripes, des méandres de ce cerveau maladroit et leur offre l'immensité de tous les temps et de tous les espaces en souhaitant peut-être, comme un pauvre hère, qu'une goutte absolument parfaite et ultimement délicieuse vienne désaltérer la langue la plus rèche qui soit.
De quoi rendre la Vie, cette Vie qui a toujours donné et qu'on a toujours voulu prendre.
C'est ça, mon cher pote, toi qui gamberge avec ton âme pure, que je t'offre. Toi ou moi, c'est franchement pareil.

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