dimanche 22 juillet 2007

Un Décembre en Algarve, autres temps autres moeurs

Mon vieux frère au coeur de lumière, ce qui signifie pour moi et pour nous, je crois, les jeux d'arcs en ciel pour buveurs d'infini quand jamais rien ne lasse et que les mots de Fiodor Mikhaïlovitch se conjuguent au présent spontané. C'est à dire en une inextinguible soif d'instants... Le temps déchiré, la durée dissoute, nos rêves de jour et de nuit se succèdent - ou se précèdent - parceque le mot réalité n'a plus le moindre sens.
Plus d'opposition idiote mais des rencontres de force où « l'amour est roi où l'amour est loi » comme disait le grand Jacques...
Essaye un peu de mettre en verbe ce qui est en gerbe mouvante depuis toujours, à n'en plus pouvoir souvent... Douleur de nos servitudes, de nos générosités, désespoirs amidonnés bien façonnés par le siècle.
Albert disait vrai, bien sûr, l'aveuglant soleil d'Algérie lui avait ouvert les yeux.
L'absurde, l'inutile... Et c'est beau. Les méandres de nos cerveaux ne peuvent plus se satisfaire d'un fil d'Ariane même si celle-ci veut jouer les satellites de nos pauvres communications...
J'aime Lacan, ce copain qui finit une des dernières interviews de sa vie en concluant d'un seul mot clé : «amour». Faut le faire pour un spécialiste de la complexité humaine. Il venait alors de rejoindre un de nos points de lumière.
On se la joue en seigneurs du mépris, en branleurs du spectacle toujours à cause de ces peurs dont on fabrique nos armures de lâches.
Et cette dignité, cette sensibilité, osé-je dire, exposée à tous les coups les plus pervers, je me décide à ne plus la renier quitte à jouer - encore à jouer - les lépreux pour passants prospères.
Je me marre à l'avance : quand tu as tout perdu, il y a de quoi, non ?
C'est dur la simplicité mais ça n'empêche pas l'outrecuidance, l'insulte, la louange, l'amour aussi délicat qu'une pétale de rose, ni le vent d'un sabre effilé à l'extrême, tranchant une tête pour jouir de la vision pure d'un sang giclant en spirales de rouges éclats.
Un chien a froid et se ramène pour mendier chaleur ou nourriture, je ne sais. Je l'invite d'un geste caressant.
Voilà ma vie. Et je meurs seul, malheureux et tranquille.



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