lundi 22 décembre 2008

Fréquence immédiate

Un beau jour, dans le métro parisien, calé sur ton siège face au moine
Tu regardais nonchalamment alentour, plus ou moins gêné.
C'était il y a quelques décades mais c'est aussi tout de suite, curieusement.
D'un seul coup, d'un seul, tu captes une fréquence pas du tout habituelle
Et pourtant tu ne te sens pas étranger à la chose mais émerveillé et heureux.
On dirait qu'un OVNI atterrit ou quelque chose de ce style,
Que le cœur d'une centrale atomique fait irruption dans le wagon
Tout cela dans le feutré, en silence...
La source, c'est le moine dont le regard, tel un rayon laser, scanne l'intérieur du même wagon,
Se posant sur les passagers passifs, totalement inconscients du phénomène.
Toi, tu viens d'être témoin d'une magie qui n'existe plus depuis longtemps.
Même au cinéma on ne peut rendre une telle force, parce qu'elle est tout simplement authentique, c'est le cœur de l'univers, l'essence de la galaxie, le mouvement du temps et de l'espace, que sais-je, c'est difficile à exprimer....
Aujourd'hui tu te rapproches et tu commences même à brûler, voilà qui peut être enivrant. Seulement, tu le sais, l'ivresse n'a rien à voir avec tout cela. Il s'agit de forces présentes depuis toujours qui ne demandent qu'à parler, se manifester. Et c'est beaucoup de travail, beaucoup beaucoup.
Il y a aussi la trouille, ce n'est pas un film à l'américaine fait pour que les poils se hérissent ni un cimetière sauvage la nuit, quoique...
Cette trouille, tu l'a vu clairement, représente la réalité que tu dois absorber de tout ton être, seulement pour commencer...Ha ha ha...Quelle beauté vivante que l'esprit qui voyage...
Pas de fin, pas de commencement. C'est rafraîchissant comme la rosée du millième matin.


lundi 15 septembre 2008

Tout oublier jusqu'à la mémoire absolue

À force de balades en tous genres, la lassitude du déjà-vu s'installe, inexorable. Ce n'est pourtant que l'endormissement de ce que l'on nomme «esprit» sans idée précise, le plus souvent, du sens de ce dernier vocable.
L'attention et l'intérêt se relâchent ensemble jusqu'à l'apparition d' un nouvel humain blasé, mécanisme classique lorsque les émotions se calment par seule usure.
Tout ça manque de fraîcheur, diable, c'est la naissance de la vieillesse, la mauvaise, celle qui, un jour ou l'autre, muera en gâtisme.
Pour le promeneur professionnel voilà un rude piège qui exige en contrepartie une double discipline : l'exercice permanent de l'attention en toute chose et l'épanouissement de l'âme poète jusqu'à la dimension du ciel.
Pas si simple face à la violence, la misère, l'apathie, la routine, la grossièreté, la barbarie, le fanatisme, l'âpreté au gain ou au pouvoir, l'attachement imbécile et partial à toutes sortes de choses....La liste est longue des aberrations humaines passées dans la corbeille fatale du sens commun, de l'acceptation par faiblesse, par peur ou par habitude.
Je résume follement mais avec la certitude de pouvoir être facilement compris par au moins quelques péquins de ma race.
Maintenant, qu'est-ce que l'âme poète ? En tout cas selon ma vue bien sûr, cette vue, résultat du legs des multiples cultures de tout un monde ancien, dans son entièreté, mâtiné de mes propres fantasmes, ce que j'appellerai mon originalité propre.
Graine d'anarchiste balloté dans l'histoire et dans les évènements de cette époque, ma petite existence broussailleuse est mariée à la beauté, à l'amour le plus pur, à l'amitié, aux nourritures terrestres comme à celles de l'espace infini qui nous baigne, nous, pauvres fêtus inconscients accrochés à toutes les formes de drogue.
Eh oui, nous sommes perdus et ce ne sont pas les dérisoires certitudes de cette vie très courte qui font rempart lorsque nous sommes face aux abysses, à l'abîme que nous voulons absolument baptiser d' un nom rassurant pour encore essayer de nous agripper à quelque chose ....
Ma poésie est donc libre, sans aucun souci du lendemain ni de l'hier ni même du présent fugace. Elle est libre et à l'aise dans le passé, le futur, le présent, tout ce que vous voulez nommer. Elle s'exprime avec chaleur, sans mélancolie mais parfois avec un zeste de nostalgie. Parfois aussi avec ardeur envers ce que je dénonce en tant que connerie. Normal quand même. Mes arrogances sont sans complexes. C'est aussi pour ça, peut-être, que je ne suis qu'un anar louvoyant dans les méandres de ce que j'appelle, dans le meilleur des cas, une douce schizophrénie collective.
Aussi, camarade, comme tu peux t'en apercevoir, le terrain est miné.
Le seul espoir - et celui-là c'est pour tout le monde - qui pourrait nous sortir de ce rêve fumeux, serait de tout oublier. Pas comme un lavage de cerveaux ( d'ailleurs est-ce que ça se lave une cervelle ? À part avant de la cuisiner à la poêle veux-je dire ) mais plutôt comme une profonde détente sous un ciel riche de vie, nous laissant naître enfin à la totalité de ce que nous sommes.
Point.

lundi 18 août 2008

Blabla

Le mystère reste entier pour celui qui cherche
Tout est clair lorsque l'on jouit du moindre éclat
Et quand le ciel nous sourit et nous tend la perche
Rien ne sert de courir si on sait être là

lundi 4 août 2008

Un égoïste lucide

L'errance ou le voyage ? Belle nuance...
Je leur préfère la promenade, à la fois plus sereine et plus élégante
Sans parti pris, sans but réel - sauf peut-être le prétexte d'une bonne digestion.
Elle est une activité plutôt contemplative, c'est à dire lorsque l'esprit, ouvert à tout ce qui se présente, regarde avec une certaine bienveillance passive les mouvements extérieurs de la vie.
C'est dit. Je me nomme promeneur de l'existence ( en gardant mes réflexes intacts bien sûr, on ne sait jamais...), l'attention en veille, bien aiguisée, afin de profiter de tout comme d'un film « Art et essai » à peine plus passionnant qu'une mise en scène d' Éric Rohmer ou d'Alain Resnais ( rappelez-vous : « L'année dernière à Marienbad ». En ce qui me concerne j'ai failli piquer une crise de folie schizophrène au tiers du film ).
Que ces deux vénérables auteurs pluri-couronnés pour la maîtrise de leur art veuillent bien excuser mes allusions peu aimables mais je dois convenir que leur cinéma ne me convient pas. Ha ha.
Donc, promenade et promeneur : profession, vocation, métier, activité non lucrative emblème de la célébration de tout ce qui est vivant par un humain ordinarissime.
Mais, me diriez-vous peut-être avec un brin de bon sens, il faut se nourrir, se vêtir, se protéger de la chaleur comme du froid, voire tendre la main aux malheureux croisés sur notre route.
Oui.
Cela fait partie de ce monde de dupes où les promeneurs ne sont acceptés que le Dimanche après-midi, en famille avec le chien, les gosses et grand-maman.
Tant il a été construit de décors multiples ajoutés à la nature simple des choses que nous sommes encagés dans un rêve compliqué où la distraction - qui n'a rien à voir avec la vue tranquille de l'existence en direct - règne en maîtresse.
Maisons, Immeubles, Cités, bitume, technologie en remplacement des «Jeux du Cirque » et de la rivière toute proche offrant son eau pure.
Innombrables activités inventées par le temps, à la dimension de ce décor envahissant.
Alors ?... En tant que promeneur, dissident secret ( je dois bien faire semblant de jouer comme tout le monde ), j'ai décidé de continuer la promenade, farouche, insistant, déterminé, jusqu'à la dissolution finale dans une goutte de pluie de printemps ou dans la feuille d'automne planant en spirales dans l'air pollué de la ville...

dimanche 27 juillet 2008

Tant qu'il est temps

La déconfiture ressemble à la confiture en tant que substance : ça dégouline, c'est collant, on est très mal à l'aise, empêtré que l'on est dans un tissu d'illusions dont nous sommes les architectes trop souvent inconscients.
Eh oui, les illusions débouchent, c'est classique, sur une déconfiture de l'esprit que l'on peut traduire en mille mots comme en un. Déception, douleur, peur, égarement et tutti quanti...
En outre, comme le dit mon ami catalan en dégustant au «porone» tout de cuir fabriqué son vin de pays, l'illusion commence on ne sait où et finit de la même manière, ceci dit selon la vue absolue de la chose, bien sûr.
On pourrait commencer par illustrer celà par le fameux «chagrin d'amour» qui mène parfois quelqu'un à des extrémités infernales.
Comment peut-on en arriver à se supprimer parce que la femme ou l'homme que l'on «aime», soi-disant, vous quitte pour quelqu'un d'autre ?...
Cela paraît absurde vu d'ici, hors contexte ( et le contexte fait tout, c'est lui la grande trame de nos confusions ) mais cette petite difficulté est arrivée à un grand nombre de personnes des deux sexes dans l'histoire humaine des amours déçues.
L'homme d'expérience parlera de recul pour relativiser la vie émotionnelle.
Évidemment, ce fameux recul ne permet plus de vivre une certaine intensité....De là à devenir amorphe il n'y a qu'un cheveu.
Alors que faire, comment vivre bien et vivre fort tout en comprenant et donc en évitant de se laisser piéger par une situation ?...Réponse de poète en un certain sens :

L'inextricable naît de nos propres fantasmes
La soif nous tient, esclaves languissants
Liés les uns aux autres en un vaste cortège
Nous nous infligeons nos rêves
Comme le tyran impose sa loi
À quand cette liberté d'aimer, cette danse, ce jeu, cette joie
Sans qu'une peur, une haine, une étriquée convoitise
Ne nous ballade, nous, les accrochés par le nez ?
Il suffit, je crois, d'un peu de bonté
Cette gratuité que tout le monde réclame sans jamais l'offrir.


mercredi 16 juillet 2008

Joseph ou Yossip

Oui, il est mort il y a 55 ans et je suis peut-être une de ses renaissances à ce bon vieux camarade, honni par l'Occident chrétien et hypocrite, tueur de millions de gens. Je parle encore de Joseph bien sûr, auquel le coeur de millions de russes est resté fidèle et vous savez pourquoi ? Parce que le peuple - ou la conscience populaire - ne se trompe jamais. Le fameux peuple ignorant sait, lui, qu'il existe des causes et des conséquences. L'âme russe est ainsi faite que même dans l'horreur elle voit. Elle voit clair. Pas de boucs émissaires, la simple humilité et la dévotion au petit père des peuples. Pas plus ni moins qu'envers Ivan, ce terrible qui se prosternait la nuit devant les icônes sacrées face à la souffrance de ses sujets dont il était l'instrument. Ça te dépasse camarade ? Bien entendu.
Pauvres occidentaux qui ne pensez qu'à vous plaindre afin d'obtenir votre malheureux «pouvoir d'achat ». Ma grand-mère, slave, aristocrate et peut-être aussi un peu juive, crachait avec son accent inaltérable sur l'écran de la télé lorsqu'elle entendait, de son vivant, un brave Poivre en parler au journal de la Une.
Ça, mon petit occidental trouillard, ça te fait peur et tu n'y comprend goutte, syndiqué que tu es sans doute, sans la moindre boussole et encore moins d'esprit.
La révolte est faite pour les esclaves, qui sont le plus grand nombre. La peur est leur moteur et l'ignorance crasse, la jalousie, la mesquinerie, la lâcheté ( comme celle de De Gaulle dirait l'oncle Louis, officier valeureux et multidécoré ) leur seule vision misérable hélas.
Que dire de ce spectacle navrant ? Rien bien sûr, c'est l'histoire du monde que tout le monde oublie de génération en génération.
Il n'y a aucun fautif ou alors tout le monde, sans aucune exception, l'est.
Parler de paix, dans ce cas, me fait marrer d'un rire plus jaune que mon pauvre foie alcoolisé ne pourrait l'offrir.
Soyons heureux de notre hypocrisie, ô frères humains, c'est tout ce qui nous reste.

vendredi 11 juillet 2008

Petit clin d'oeil à nos fatalités

La distraction, comme le fait de perdre le «fil» d'une idée que l'on expose parce que l'on se laisse piéger par quelque chose ou quelqu'un finalement cela n'est rien.
S'égarer en chemin pour la même raison, bifurquer, tomber, se sentir alors confus et perdu cela n'est rien.
Sinon, mamma mia , quelle permanente catastrophe ! C'est pour cela que la vie est parfaite : rien ne dure, tout passe...
Le temps perdu se retrouve, l'obscurité s'estompe dès le point du jour : ni passé, ni futur, seulement un vaste espace où les pas allégés du poids de nos lourdes consciences forment le dessin sans cesse se créant d'une danse unique.
La danse de chacun.
Nous sommes des danseurs mondains nous dirigeant vers la maîtrise céleste de nos figures malgré la balourdise de nos piètres premiers essais.
Roquets, pantins, ours mal léchés, pédants, suffisants, sinistres, méchants, idiots, barbares ou sournois, tout n'est qu'un premier aspect de notre spectacle magique, notre marque de fabrique : il faut donc s'entraîner bien sûr et surtout faire consciemment le premier pas...
Quitte à tomber, se fracasser, voler en éclats.
Le monde tourne comme la roue du potier.
Les morceaux se rejoignent, se recomposent et la ronde continue jusqu'aux retrouvailles avec l'ivresse, la joie, la douleur ou le désespoir, qu'importe : les portes de la vie sont à jamais ouvertes, puisqu' elles disparaissent sans même laisser de traces.
C'est là, camarade, que l'on peut enfin dire quelque soit notre condition du moment : «Tout baigne ».

vendredi 27 juin 2008

Le passage à travers

Rues, pierres, amas d'immeubles et grondements souterrains
Machines et grues, klaxons à te crever les tympans
Puanteur des quartiers et des faubourgs, fantômes en laisse agrippés à leur jouet
Courses assoiffées vers nulle part
Buts sans cible, cibles sans but, insensibles vies et trépas cachés
Bouffes, beuveries, sirotages et matchs de foot
Routines de pendus dans ces pénitenciers à l'air privé d'oxygène

À travers tous ces puzzles d'une réalité complètement rêvée
De douleurs à l'arraché, de joies fatigantes et d'activités inventées par hasard
Je crache dans les nuages le goudron d'une planète
Et je passe le miroir aux alouettes d'une tension de mes mollets
Laissant tout disparaître en un instant de présence simple
Dans le son d'une syllabe sortie de mon ventre
Elle même se dissipant en un dernier point qui n'existe pas
Lumière sans ombre portée
Une élégance silencieuse, un salut indicible
Et mon humour spontané en offrande aux trublions de la fête
Invisible à notre regard commun

mercredi 25 juin 2008

Lassitude et dérision

Tant de monde à se mouvoir tel un troupeau
En celà rien de nouveau
Frère François en riait déjà lorsqu'il citait Panurge
Rien n'a changé, ni lettrés ni analphabètes, personne ne s'insurge.


Les anarchistes de magazine et autres scribouillards de canards jouant la carte de la satire et de l'humour, restent, en gratte-papiers, confortablement assis dans leur salle à manger devant la télé, se plaisant à dénoncer les petites forfaitures de leurs contemporains : un esclavage comme un autre.

Je m'ennuie dans la foule de mes congénères dont les trouilles profondes ne pourront que rarement surgir afin de réveiller leur coeur de cristal.

Il ne s'agit pas d'accumuler les connaissances mais d'ouvrir un peu ces yeux qui nous relient à la simple conscience, la plus simple, celle qui dépasse bien sûr l'entendement falsifié par des siècles d'imposture, intellectuelle, mentale, émotionnelle, imposture gavée de convoitises sans grandeur et de haines farouches pour l'amour du pouvoir. Pouvoir de qui et pour quoi d'ailleurs, c'est la grande farce dont personne ne rit jamais.

La soi-disant science et ses fabricants de jouets de consommation n'est pas meilleure que la sainte inquisition dont les jouets, plus douloureux, certes, prétendaient en plus être spirituels ha ha ha.

Savoir où se logent les bases motrices, les lieux de perception sensorielle dans le cerveau des hominidés a-t-il quelque intérêt face à cette mort et à cet inconnu que chacun déguise et oublie après trois larmes et un bon repas, sans se soucier le moins du monde de la portée de ses propres actes ?

Oui, bien sûr, on soigne, on semble guérir parfois mais dans quel but ? Continuer à vivre dans l'absurde ?

Ah, les bonnes vieilles maladies, la peste et le cholera. Le feu brûlait tout et l'on fuyait exactement comme aujourd'hui mais de façon moins subtile, bien sûr.

Les guerres sont plus vicieuses, les peuples toujours autant manipulés par leur propre ignorance d'ailleurs, pas par les marionnettes croyant manier les ficelles.

Les religions virulentes s'embrasent d'un égoïsme salutaire pour les ardeurs guerrières des gènes frustrés.

Les philosophies et les sciences expliquant le monde ? Qu'en a-t-on à faire par tous les diables ?

La politique nous ferait marrer si ce n'était qu'un fonctionnement désespéré pour ceux dont les ambitions se réalisent quelques instants, le temps de détruire un peu plus sans même le savoir. Pour celà, pas de bord, ils ne savent pas qu'ils sont du même côté. D'ailleurs ça tangue un peu trop...

C'est pour ça, sapiens sapiens, que tu es venu ?

Moi, je te le dis, je préfère les gorilles qui n'emmerdent personne et en plus sont végétariens.

Et pourtant on les tue, quelle amertume.

Voilà camarade, un discours sans rigolade sauf celle crispée face au spectacle que mes yeux de grossier pantin voudraient transformer en lac de beauté.



lundi 23 juin 2008

Une machine hautement sophistiquée mais pour qui et pour quoi ?

Comment est-il possible d'imaginer les époques anciennes, lorsque par exemple les celtes vivaient en symbiose avec un univers présent et décodable à chaque instant, gravant pour mémoire dans la pierre des symboles encore vivants aujourd'hui ? Ou encore nos frères des plaines sacrifiant et respectant le bison sacré qui les faisait vivre ? Ou encore toutes les formes de nomadisme à travers ce monde, avec leur éthique précise, faite pour la survie et pour la vie...
Le spectacle des grandes cités nées de la «révolution industrielle» transformée aujourd'hui plus précisément en «révolution technologique» explose en un quelquechose qu'autrefois d'aucuns auraient trouvé diabolique.
Des jouets, bien sûr, encore plus de jouets fascinants pour les naïfs que nous sommes, ne voyant pas plus loin que le bout de notre nez. Et crois-moi, camarade, je suis anar dans l'âme et n'ai aucune envie de rejouer la grande farce malsaine de la sainte inquisition.
Mais quand on voit le chaos, j'ai plutôt envie de dire la perversité comportementale de certains êtres totalement perdus dans le dédale des mégapoles, comme noyés dans des marécages dangereux, mortels - je n'ai pas le courage de donner de détails - tous les extrêmes sont présents, tous les vices, tous les «arrachés de la tête» y vont de leur agilité obsessionelle et le corps humain, on finit par se demander à quoi ça sert.
À quoi bon cette cervelle, pour percevoir et surtout pour faire quoi ?
C'est à ce moment précis que reviennent à ma mémoire certaines conclusions sur la perception par les êtres vivants des phénomènes issus du contact sensoriel et mental avec le monde dit extérieur. Là, je comprend mieux que des milliards d'univers se croisent et ma petite personne fragile et changeante fait partie de ce lot incommensurable.
J'en conclus que nous sommes toutes les formes de vie possible même celles que je
peux percevoir comme les plus folles. Nous formons des groupes, des sous-groupes, des sociétés où certains croient communiquer avec leurs antennes naturelles ou paraboliques. Tout celà m'arrache un peu les tripes parce que j'ai une impression de bordel généralisé et le mot même de chaos me semble inapte à traduire la diversité intense des choses dans leur déploiement sauvage.
Comme un chien apeuré par l'orage, je trottine pour aller me réfugier sous l'auvent du ciel inaltérable, près d'un océan de préférence, y retrouver la simplicité de respirer, de sentir battre mon coeur, de m'extasier devant la beauté d'une femme qui passe, ceinte d'un pareo ou d'un quelconque tissu coloré.

lundi 16 juin 2008

En jouant parmi les braises



Tant qu'il y a du feu il y a des braises après les cendres
Les incendies se déclarent comme l'amour, grâce à une étincelle
Et ça donne souvent de grands brûlés comme notre «Patient anglais»
Le brûlé a besoin de morphine, c'est un témoin à peine vivant de l'enfer
Mais pourquoi ne pas s'ouvrir au silence après le tumulte
Ne pas laisser tout simplement, ne pas lâcher toutes les laisses
Et jouer comme un enfant parmi les braises ?

lundi 9 juin 2008

Entre désir et peur il y a un espace calme, un moment idoine pour décider

Ce qu'il y a de bien chez un danseur mondain, c'est la sûreté, la précision, la légèreté et la grâce de son pas. Des années de travail bien souvent pour parvenir à cette mesure harmonique, cet équilibre manifesté par le couple sur un tango, une valse ou une salsa...
Quand je me regarde vivre il m'apparaît que c'est la conscience simple et vive de l'instant, non brouillée par un réseau confus d'impertinences mentales, qui permet de prendre une décision et donc d'agir lorsque c'est nécessaire. Pour celà, deux choses : -Être apte à regarder tranquillement une situation
-Agir selon son coeur
Recette simple si l'on n'est pas piégé par les incessants mouvements des pensées auxquelles on donne une importance qu'elles n'ont pas. Et ce piège fonctionne magnifiquement bien avec nous autres humains sans cesse pris entre peurs, aversions, désirs et bien sûr frustrations...Tout celà parce que nous ne nous contentons pas de la vie offerte et qu'il faut toujours ajouter quelque chose...
Alors, voyant cela, j'essaye de retourner à ce calme naturel fait de bienveillance aimante, cet espace rafraîchissant de l'esprit, notre sauvegarde à tous...
Et pour bien s'y retrouver il faut une attitude de détente, de lâcher prise, de confiance...
Comme les choses semblent simples... Mais, comme pour le danseur de salon, il faut beaucoup, beaucoup de travail, beaucoup d'entraînement pour danser sur le courant de fraîcheur de nos natures claires et calmes...


jeudi 5 juin 2008

Jour du poignard magique : les vapeurs s'éclipsent

Pas trop de commentaires : s'il faut choisir ses ivresses, j'ai laissé les liquides sinueux au profit d'un acte planté comme la dague sur un démon récalcitrant, sceau magique. Point.

lundi 2 juin 2008

De Valera's Irish pub, étangs d'Ixelles, travaux sur la place

Le Glenfiddish m'est toujours apparu comme un remède : couleur, reflet, descente en chauffe douce mais insistante : tous les ingrédients pour dérouiller un poignet de scribouillard et ouvrir les fleurs de l'âme à des cieux inattendus.
Les parfums se déclinent alors en hiéroglyphes silencieux, signifiants, signifiés.... C'est l'heure du poète. Le poète, c'est à dire le traducteur de l'intangible comme du réel.... Un réel trop rapide pour les synapses mais suffisant pour chevaucher la lumière.
Il y a cet étrange ballet des activités humaines , ces échanges de mots en taffant sur une clope devant une bière pils avec en fond sonore le son d'une scie circulaire découpant une barrière de métal....Un ou deux verres sur une table, des bureaux qui se vident à l'heure de l'apéro sous le soleil de juin et la laideur d'une cité en travaux...
Ça cogne dans chaque poitrine, chacun son rythme, ses schémas mentaux, ses impulsions souterraines, ses rêves, ses désirs, ses haines pernicieuses ou ses traumas plus ou moins gérés, ce qui revient au même...
Si le regard se focalise sur les vies sous-crâniennes et émotionnelles le paysage varie à la vitesse d'une spirale galactique....
Il y a aussi les plus calmes, les jouisseurs d'un instant, humains pendant ces secondes sifflées à l'ennui...
La couleur des visages, le tracé des grimaces sont un leurre : un éclat de perception, le piège d'une pensée, un souvenir brumeux sont tout autant de balafres invisibles et violentes taillées dans toutes les énergies sous-jacentes de ces corps avachis, assis ou en mouvement...
L'impasse, le tableau noir quand même...
Que fais-je à tracer des lignes pour soi-disant peindre une réalité issue de ma propre vision ? Tout le monde s'en fout, c'est normal. Ça ne sert à rien ni à personne...
Je vais donc jouer à l'apprenti maître sorcier et te balancer tel quel le pur éclat d'un diamant bleu tournant sur lui-même comme une toupie, dont la vitesse croissante augmente les multiples éclats.
Il est la base, le point de rencontre, le point culminant de toute cette farce apparente...
Il n'y a que lui. Ses reflets d'une magique beauté sont les apparitions de ce théâtre moderne où disparaissent cependant le passé, le présent et le futur...
La liberté de ce diamant sans naissance me donne la force de sourire à la jeune et aimable serveuse venue recueillir mon verre vide et attendant, détendue, que je continue la commande...

dimanche 25 mai 2008

La forteresse libérée



Où est-ce ?.. Inutile, camarade, les noms du passé ont laissé place nette, avec quelques couleurs de bougainvillées parsemant les murs de la cité et un vieux fort comme témoin - symbole tardif et vivant - de 3000 ans d'un courage farouche. Il reste l'orthodoxie, ses ors et sa dévotion cachés derrière les pierres de petites églises où brûle continûment au moins un cierge pour illuminer le monde qui n'en sait rien,... Bien sûr.
J'ai frôlé les pavés de la vieille ville avec au coeur un secret qui labourait mes veines... Il fallut diluer au retsina et parfois à l'ouzo à la blancheur de lait....
Mais rien à faire, dilution d'illusion et le sang caché jouait les bourreaux tandis que je tentais vainement de retenir cette pure félicité qui guettait comme une ogresse folle, avide d'avaler....Alors, tu vois, j'ai laissé faire en regardant le miroir de la mer dont je goûtais les fruits... L'ogresse roucoulait dans mon coeur, repue mais toujours menaçante et je ne dirais pas ces mots que tu n'attends pas : la fleur est intouchable et la vieille démone qui use de mon visage pour flouer les braves gens se tient coîte parce qu'elle a peur de mon ardeur tartare.
Personne ne souillera ces pétales immaculés. L'ogresse le sait, elle est une bien vieille amie. Elle sera protectrice, même.
Juste un mot encore...Dans ces rues étroites, chaque battement de mon coeur rendait un hommage précis, comme toujours. Il vint cependant se prolonger sur un visage royal aux pommettes parfaites.

mardi 13 mai 2008

Nuit inouïe

La chambre est chaude malgré l'insistance du ventilo
Et pour le sommeil, bonsoir
Les pensées ronronnent avec ces petits déchirements, symptôme
Que l'on est piégé par le staccato silencieux des émotions à tiroirs
Il faut alors s'asseoir et poser les yeux sur cette grammaire ignorée
Qui, même étudiée des millions de fois passe encore inaperçue
Normal. Pourtant il paraît que les ânes ont de la mémoire
Plutôt que de braire je me pose face à l'écran en surchauffe
Goûtant pour la millième fois le nectar des mots du géant des hauts plateaux
Impossibles à reproduire tout de suite, le tatouage est secret, plus profond que la chair sanguinolente et la hargne d'un fou
Solitude, silo à étude, seul n'est pas le seul
Ici, cette nuit, la mémoire me revient
Il ne sert à rien d'avoir peur, donc il ne sert à rien de haïr
Ni d'ailleurs de croire conjuguer l'amour alors qu'il s'agit d'enfantillage
De sexe bon marché ou d'état d'âme à faire marrer les goules
Sans attraper la lune ni décrocher les étoiles je plante mon arme
Dans la terre aride de mon esprit et je te le jure par les cornes du diable si tu veux
L'eau jaillit déjà



lundi 12 mai 2008

Les obstacles

Né dans l'absurde, éduqué dans un rêve social et guerrier
Choyé par des mamies barbues au coeur d'or
Hypnotisé par la force et l'autorité
Déchiré par tes propres fantasmes
Te voilà toujours errant et solitaire en deçà des apparences tronquées
Encore heureux que dans toutes ces brumes fantasques
Le vieil homme au chignon blanc fasse, de temps à autre
Sonner les chaînes du pont pour te secouer
Pas de trêves pour les pleutres et les victimes
Tes désirs tripaux, tes peurs primales et tes dégoûts d'enfant gâté
Tu peux les laisser jouer sur le trottoir avec les chiens du quartier
Et ne te crois pas maltraité pauvre petit sac à merde prétentieux
Ni par la vie ni par quiconque
Qu'importent les moments noirs, le sang, les larmes et la misère
Il paraît que le sapiens sapiens s'est redressé
Il ferait beau voir ( comme dirait Simone, eh oui, même là je ne peux m'en empêcher )
Que ses descendants
Jouent les bossus et les lâches
Ainsi morigéné-je ma pomme, camarade, face aux circonstances adverses
Pour ne pas faire semblant de sombrer dans la crétinerie, obtus et crispé
Mais plutôt afin de préserver mon penchant pour la prière pure
Ma seule lumière dans cette vie
Ma seule poésie
Ce quelque chose générant humour et légèreté
Qu'il faut parfois cacher sous des airs grognons ou de mauvaises humeurs
Aux enfants de ce cirque envahissant : mes chers contemporains

lundi 5 mai 2008

La plaine est vide


Seul au milieu de nulle part, sous les nuages dansants de la plaine où soufflent tous les vents, je continue ce périple commencé il y a mille ans. Ou bien un instant, comment savoir ?
D'ailleurs je m'en fiche, je ne suis qu'un voyou parfois touché par la grâce, cette douceur venue je ne sais d'où qui s'empare et dicte tout.
Les vents me bousculent comme les rêves me poussent et je suis impuissant en grignotant chaque pas, espérant une rencontre, une outre d'eau-de-vie, une nuit sous la tente dans l'ivresse réjouie, les mains calleuses se passant le bol toujours rempli...
L'air est pur,les cîmes sont proches et voilà un canyon au fond duquel roulent des eaux furieuses. Et, chance, un pont de fer suspendu avec sa lourde puissance surgît telle une invite insistante à passer...
Tout balance et l'orage gronde, tandis que la foudre se met à tomber, des grêlons menaçants claquant sur les chaînes du pont...
Renégat, voleur, lâche individu, je m'attends au pire sur le pont du destin où mes pas trébuchent. Ha ! Qu'importent mes états d'âme devant l'implacable dieu dont la gueule ouverte signifie mon congé de ce monde...
Mais il s'efface parmi éclairs et grondements tandis qu'un vieil homme au ventre large, puissant, apparaît dans cette tourmente, au bout de ce pont de chaînes emmêlées...
Toutes mes paniques, mes peurs, mes horreurs se transforment en larmes et je tombe à genoux aux pieds du solitaire au haut chignon blanc...
Quand j'ouvre les yeux, apaisé, plus personne, un ciel immaculé et des neiges bien plantées sur leurs sommets parfaits...
Je me relève un peu lourd mais le coeur plus léger. Mon sac et ma canne comme complices, mes pas m'entraînent vers ce nulle part de toutes les aubes, de l'impérial festin, de l'amour qui tout engloutit comme un ogre explosant de bonté, vers le regard aperçu un instant qui brûla tout pour laisser vivre...
Et je ahane, piètre guignol sous les astres, encore un pas, puis un autre mais je ris sous ma barbe de poils mi-roux, du ridicule ainsi exposé par cette mienne carcasse et cet esprit trouble...La vie est si belle mon gars

dimanche 4 mai 2008

Écorché mais encore vif, par tous les diables !

Pourquoi faudrait-il toujours associer un corps humain ( tout du moins d'apparence, le sujet est très nuancé et assez vaste quand même ) à ce que l'on appelle «moi», mieux encore, «moi, je ». Moi je, moyenâgeux, moi y en a je ha ha , on peut jouer beaucoup avec ces histoires de moi, de mois...Le langage peut sembler irrationnel mais je vous assure que nenni, c'est mon intuition du moment la plus claire, l'esprit humain allant plus loin que tout le connaissant, le connu, ainsi que les cons et les connes nues aussi d'ailleurs.
J'essaie d'être un peu sérieux mais c'est tellement difficile pour moi, veuillez excuser cette incompétence, j'ai été éduqué, enfant et adolescent, par des êtres pour qui tout était sérieux, des religieux bien sûr.... Il s'agit donc du choc en retour, la révolte contre des coincés du bulbe, sûrement de braves gens mais les braves gens sont souvent lâches, hélas. Et qui dit lâcheté dit manque de tension. Et ce qui tend et sous-tend les choses c'est ce qui donne la motricité, le mouvement, la vie quoi...Ce qui ne signifie pas que la lâcheté puisse signifier détente, par opposition. Non. Tout à fait non. La lâcheté c'est la détresse à l'état pur, la peur primale, l'accrochage à ce «moi» évoqué plus haut.
Le propos est vaste, vraiment. Mais grâce à ma folie de prince débile, aucune vergogne ne m'arrête puisque c'est mon coeur qui parle, celui que n'importe qui peut piétiner à sa guise... Il semble fait pour ça, apparemment. Pas de souci comme on dit aujourd'hui.
Le problème de l'humain lignage ( toujours cette sempiternelle référence à Villon mais je l'aime que voulez-vous ), c'est l'association de malfaiteurs.
Je m'explique. En l'occurence les malfaiteurs sont les gangsters issus des perceptions, des sensations et des désirs ou répulsions qui en découlent...
T'as un mec, soi-disant, installé à un bar, qui boit un verre de vieux Bourgogne, un vrai nectar. Tout à coup, une espèce de soixante-huitard baba-cool assez violent débarque et lui arrache le verre des mains pour l'avaler cul sec....Connerie et manque de goût bien sûr. Grossièreté, manque de manières, barbarisme quoi.
L'autre, interloqué, regarde cette masse de chair baveuse encore et se permet de hausser un sourcil afin de manifester un étonnement mêlé d'une ébauche d'indignation.
Joie de l'autre partie qui perçoit une réaction à ce geste légitime puisque décidé par lui, par ce «moi» authentique...
Une bonne vieille bagarre en découle pour le plus grand plaisir des accoudés du comptoir qui se mettent même à parier sur le vainqueur...
Quelle mélopée connue....La douceur d'un étalage d'adrénaline, indispensable à la survie ! Ha ha ha !!!
Tu regardes ces deux mecs s'en foutre plein la gueule et ensuite, fatigués mais repus de sang, se serrer la pogne pour s'offrir mutuellement des tournées...
Ouais, je sais que ça fait cliché mais c'est seulement pour illustrer et apaiser l'importance que l'on donne à tout ce qui est perçu par l'un ou par l'autre.
Du meilleur au pire, du pire au meilleur, ce n'est qu'une mêlée d'harmonies et de chaos selon les concepts du jour ou du siècle ou du millénaire, je m'en fous.
Ce que j'avais envie de dire, moi, ha ha ha , c'est que ce cirque n'a pas à nous émouvoir. Du coucher de soleil à l'aube magique, de la dispute avec ta femme qui est une harpie au charme du chant d'un enfant, il ne reste que l'aurore boréale, la beauté, l'inexplicable (heureusement), la poésie et la douleur, l'amour et l'immensité, tout cela ensemble....Là, le regard n'est plus celui d'un tel, il est celui de la tranquillité aimante. C'est quand-même peinard, non ?

jeudi 1 mai 2008

Retour à la nudité

Ayant lu tous les livres, la chair peut bien être triste et le poète avait touché là quelque chose d'essentiel.
Inutile d'effacer les données du disque dur, elles sont là depuis si longtemps.
Elles pourraient servir d'histoires à raconter aux enfants d'un âge d'or.
Mais sans jamais oublier la nudité, cette pureté dont l'humain devrait être le gardien attentif, lorsqu'aucun concept, aucun délire personnel n'a encore entamé la perfection naturelle de ce qui est.
Il est amusant de constater que le vocable «personne» en langue française contient deux significations opposées : l'allusion à une individualité, d'une part et d'autre part l'inexistence d'un quelconque individu ou bien son absence.
Certaine phrase latine, issue d'un rituel romain, est également amusante : « Ego te absolvo»
«Je t'absous»...C'est à dire qu'une personne, en quelque sorte, nettoie un de ses contemporains de toute responsabilité et donc de tout choc en retour quant à ses actes. Quelle étrange magie. On peut donc virer les données du disque dur de quelqu'un d'autre ?
Techniquement parlant c'est sûrement possible dans une relativité très restreinte.
Mais le simple bon sens ne pourrait cautionner la chose dans une optique plus large...Et le sens de l'honneur alors?... Ha ha ha : vocable perdu sans doute ?...
Ici, chers contemporains, nous commençons à nager dans un foutoir assez complexe de notions, de vues, de concepts et de croyances en plus...
Personnellement je me sens comme égaré dans le Labyrinthe avec la pauvre bête qu'on peut rencontrer à chaque tournant. Je suis seul, la copine Ariane a choisi de fuir dans l'espace céleste et j'ai déjà perdu le fil, incapable que je suis de vous offrir une quelconque cohérence dans ce propos.
Comme vous me savez slave et dingo, je vais donc abréger par décret : retrouvons la nudité vraie de notre conscience la plus simple, avec l'amour infini qui la sous-tend parce que c'est comme ça que ça marche. Ni peurs, ni couronnes, ni personne à blâmer ou à féliciter (ou alors juste pour faire plaisir)... Voir par le regard du ciel tout vaste. Et voilà. La petite notion de personne ou d'individu, au choix, fait des ronds de jambe, gênée et nous allons la consoler au premier troquet venu avec un bon douze ans d'âge.
Pas mal non ?


Éducation, morale ? Ha ha ha !!!

À toi, vieux frère au moins aussi cinglé que moi, je dois une réponse quant à la vue de ce que signifie, en ce qui me concerne bien sûr, les mots éducation et éthique ( évidemment «morale» c'est affreux et ridicule ).
Il s'agit ni plus ni moins de la gestion de nos différents cerveaux bien sûr. Dès notre petite enfance, ces chers parents - quelles que soient leurs qualités par ailleurs - nous transmettent leur expérience qui elle-même procède de celle de leurs ascendants.
Naturellement, ce n'est pas si simple. Les différents milieux sociaux, ethniques, la continuité ou non d'un style de vie voire même d'une vue de ce qu'est le monde et de la façon d'y faire face offrent une panoplie vaste et variée. En plus cette espèce d'opposition entre «Nature» et «Culture» dont on nous abreuvait lors de nos premiers cours de philo n'a pas de sens tant que les notions restent incomplètes ou floues. Pourtant il s'agit bien de «Nature» et de «Culture» dans le sens où la «Culture» serait la marque d'une hypothétique évolution.
Déjà il y a de quoi se marrer en énumérant tout ça...
Donc, je propose ma notion d'éducation avec un brin de tendresse et de reconnaissance en pensant à mon grand-père slave, ossète, cavalier émérite, guerrier généreux, homme plein de bonté et aristocrate russe authentique, bien loin de l'exemple misérable de nos singes titrés, prétentieux et coincés d'Europe. Êtres sans grâce et sans noblesse (la vraie).... Quelle dérision!
Bon, il faudrait faire court, jeune homme. Une pensée d'amour au vieux légionnaire de père qui m'a dressé cela va sans dire et même à ma mère slave et dingo aussi. Tous ces mélanges ! Une richesse certaine, beaucoup de chaleur, de fermeté, de sévérité même, une formation... De manière à vivre et à manifester une certaine tenue dans l'existence, pas une histoire de costard-cravate évidemment.
Pas évident pour le moutard que je fus et que je reste, quelque part...
Les épreuves naturelles de cette vie ont peaufiné et ajusté les données de base et l'«Éducation spirituelle» a permis d'aller plus loin dans cet entraînement débouchant sur une façon plus claire, beaucoup plus claire de «voir».
Finalement, ce qui m'est arrivé est un coup de bol personnel dans les méandres des destinées mouvantes que sont les vies des habitants de cette planète....
Il ne me reste plus qu'à la fermer puisque nous vivons encore dans la jungle même si les cris de certains animaux ressemblent à des vociférations, des grondements et autres borborygmes humains, à des crissements de pneus ou à des vrombissements de Mercedes cabriolet hyper cylindrées.
Il y a toujours des roitelets et des règles remplacés régulièrement dans ces jungles parfois junglettes ridicules. Républiques bananières si vous voulez.
D'un coup de balai - sans retirer ce que je viens de raconter - je m'instaure libre, limite anar, pas misanthrope mais en vous saluant gentiment de loin...

mercredi 30 avril 2008

Inappropriée déformation et pourquoi réagir plutôt qu'agir?

Le savoir-vivre, l'éducation quoi, voilà un motif de conduire cette vie sans trop de dérapages incontrôlés.
Pour un slave dingo ce n'est pas forcément simple ni facile. Il existe un paradoxe et des oppositions.
Donc, en définitive, il reste, face à une situation donnée qui pourrait tout à fait dégénérer en conflit, qu'il soit extérieur ou non à soi-même, l'entraînement préalable.
Article 1 : ne pas réagir en situation. Attendre.
Article 2 : comment faire pour exercer ce contrôle sur soi-même ? Réponse : surtout ne pas se prendre au sérieux, ni non plus pour une lumière immaculée
Article 3 : s'entraîner à développer une bienveillance naturelle et authentique, éprouvée, sans parti pris... Tout simplement parce que c'est l'attitude la plus intelligente qui soit
Article 4 : être constamment attentif à ne pas se laisser piéger par les circonstances, la fatigue ou autre facteur déstabilisant.
Article 5 : Ne jamais rien prendre personnellement et en le faisant de bon coeur. Ce point là seulement est d'une grande efficacité.
Voilà donc la leçon du jour que je me donne à moi-même ou dont je me remémore
pour cause d'incident dérapant, en me montrant du doigt face au ciel impavide qui contient de la même façon les cons, les abrutis, les petits imbéciles, les crétins de tout poil ainsi que tous les autres.
YO!

lundi 28 avril 2008

Liberté

Masses de chair, de viandes repues ou bien sèches
Bipèdes nerveux aux gestes trop inconscients
Cerveaux affolés dans tous ces regards perdus
Les dieux se gardent bien de nous vendre la mèche
Laissant les religions conserver leurs clients
Et tous les prétextes nés de leurs esprits tordus

En laissant de côté cette farce grotesque
En grimpant sur ce mont d'où la vue est plus vaste
Pris par l'horreur face à cette vision dantesque
J'ai quitté sans regret les conforts de ma caste

Me voilà maintenant seul à ne plus y croire
Ridicule pantin mais fier de le savoir
Parce que c'est à ta source que je vais boire
Pour délivrer mon coeur de tout ce cirque noir

Seigneur qui habite au sommet de la montagne
Dont le pic de lumière vient fouiller mes entrailles
Il suffit de te voir et la ferveur me gagne
Même si confus je ne suis fait que de paille

Toutes ces pensées qui nous agitent sans fin
Émotions digérées, vomies ou violentes
Tout cela n'est ni le diable ni bien malin
Ce n'est que la peur cette manie agaçante
Ce quant à soi issu de nos esprits pervers
Laissant ma chiourme ramer sur cette galère
Je fais claquer le fouet d'un réveil irréel
Et je disparais, nu, ingénu, dans le ciel

Ces quelques alexandrins, une histoire ancienne pour un hommage aux poètes apparus, disparus, facétieux, éternellement là.





lundi 21 avril 2008

Semois



En cette secrète contrée ou serpente la Semois, Ardennes à peine surgies des brumes médiévales, chargée d'émotions puissantes et de dévotion très pure, ce qui va assez bien ensemble, quelques joyeux drilles se réunirent en cette fin du mois d'Avril de l'an de grâce 2008, quelques instants après la naissance de notre Seigneur...Tant coula le vin que le sang fut dilué par le fruit de la vigne...
Besoin profond d'envoyer en volutes vers les cieux de Gaume, la joie de conviviales ivresses telle des prières variées pour soulager la terre de ses maux inconscients , ou bien forces vives pour porter encore et encore le fardeau de misère de l'humain lignage...
Un gitan, un indien, un slave, une sorte de Tartarin de Tarascon mâtiné d'Escartefigue, un flamand flamboyant et une amazonienne issue de la profonde forêt verte composèrent le tableau qui s'anima d' une vie intense en hommage au lieu et au Seigneur de l'invisible.
les corps touchaient à peine la terre humide et les rires crachaient des filaments de lumière...Les animaux sacrifiés n'étaient pas morts pour rien.
La détente qui suivit fut un don pour les eaux paisibles, où habitent quelques gardiens de trésors...
Juste quelques moments brillants dans le soir gaumais, une goutte d'amour pour l'océan immense, un geste simple pour adoucir les trop blessés.

dimanche 13 avril 2008

Le Treize


Aujourd'hui, une plate-forme d'envol
Pour les profondeurs du ciel...


dimanche 6 avril 2008

Nulle part où aller, nulle part où rester


«Que reste-t-il de nos amours, que reste-t-il de ces beaux jours...»
Chantait le fou poète dont quelques autres compositions furent reprises en swing manouche pour ma joie de rêveur-voyageur...Que faire lorsque l'on est totalement décalé dans une époque, un lieu ?...Si on a du talent, peut-être comme lui, le baladin des années trente et quarante et même cinquante...Sacré Charles....Ou comme Django, selon moi le meilleur guitariste dont accoucha l'humain lignage, une main brûlée pour le génie et les cordes tendues pour de suprêmes harmonies....
Et quand on est un quidam comme ses milliards de contemporains, à quelques nuances près ?...
Surtout pas s'attendrir sur un petit soi respirant à peine, même si tout est «boring» parfois ( le mot angliche est pas mal pour le son )...Mais cautionner cet autre genre de rêve appelé réalité, pas question non plus...
Puisqu'il n'y a que rêve, larguons donc les amarres pour visiter l'univers aussi réel dans le ciel, sur l'océan, dans le tube à essai, sous les yeux « autorisés » du microscope et du télescope ou dans mes rêves après tout...
Oui, bien sûr, la douleur, la faim, la soif, la maladie, l'arrachement, la folie furieuse, la routine, le meurtre, le massacre, autant dire une certaine forme perverse de cauchemar....
Ce corps-esclave témoin de tous les tourments comme de toutes les félicités pour vaisseau, autant vivre, alors, la seule liberté qui nous reste, celle qui ne peut être trouvée ailleurs que dans l' esprit, pour autant que l'on puisse en voir, en goûter la nature.... C'est pour cela que la seule option, pour un gars comme ma pomme, c'est le voyage... Pour aller à la rencontre - quelles que soient les aventures à traverser - de cette nature qui dépasse tous mes rêves les plus fous : la chasse au Grand Trésor en passant par les méandres de mes consciences...Ou bien la promenade vivifiante de l'Aventure ( au sens Chrétien de Troyes du terme)...Au choix, ha ha...
À la bonne vôtre, donc, et encore un petit verre pour la route !

vendredi 4 avril 2008

Reconversion

Le chat joue avec une balle de coton
Le couloir silencieux laisse passer l'air de la rue par la porte entrouverte
Il à l'air d'un chef de section à son bureau attendant les recrues
Malgré cheveux longs à la diable et bandeau de couleur
L'ardeur guerrière est toujours sous la peau, rien à faire...
Comment se battre en terrain mouvant, là où l'ennemi n'a plus de forme?
Le lieu même du combat s'étale dans l'espace, le temps et la pensée
Les armes tactiques usuelles n'ont aucun pouvoir
Reste l'art du comédien, ce qui reste de l'entraînement tout terrain
Et ce grand Canyon ouvert sur l'abîme
On sonne, une femme entre, il sourit, offre un siège
D'autres arrivent...
Et voilà...Encore un rêve qui déroule son film image par image
La session va commencer
Les recrues se prennent pour des êtres dans le besoin
Et lui-même n'arrive plus à se prendre du tout
Il suit seulement le mouvement, presqu'impavide
Distribuant parfois, ici et là, un geste qui courtois, qui aidant
Qui apaisant tandis que les recrues travaillent



jeudi 3 avril 2008

L'attente libre d'espoir

Dans un monde où toutes les mises en scène ont depuis longtemps dépassé
L'absurde de l'absurde, les sommets de l'aberration
Il ne reste plus que l'attente paisible et l'action discrète
Telle la goutte et tel l'océan lui-même
Guignol s'est incarné trop souvent et maintenant ne nous fait plus rire
La coupe de ses costumes représente celle des cerveaux fous,
Coincés dans leurs repères et leurs repaires
Sur des sommets de béton sans autre âme que la somme des royaumes de l'égoïsme
Sacralisé pour mieux détruire : destruction donc
Mais le ciel est immuable et tout homme sensé s'y déplace sans bouger
Et les mots impuissants se dissolvent dans des diamants sans forme
Qui eux, éternellement attentifs, veillent sans espoir mais emplis de tendresse
Eux, plus guerriers pourtant que le meilleur des guerriers
Plus sages et plus tranquilles que le plus paisible des sages
Plus guignols et plus drôles que le plus farceur d'entre nous
Plus actifs encore dans leur tours transparentes sans cesse changeantes
Lumineuses de façon surprenante, parfois, dans le regard du meilleur jusqu'en celui du pire d'entre nous tous.


dimanche 30 mars 2008

le fil et la perle de sang

Le sabre file dans l'espace à défier la lumière
Les têtes tranchées ne sont pas encore tombées
Qu'une perle de sang accepte un éclat de soleil
Dans le vide s'abreuvent les déités du nectar des coeurs vaillants
Tandis qu'un rayon d'amour impossible à cerner
Caresse le tranchant de cette arme-esprit invisible aux cieux vulgaires
On ne peut rien attraper par les voies usuelles
La vitesse dépasse la pensée
Mais le geste simple et doux, la tendresse dans ton regard
Font sourire les étoiles de l'aube jusqu'à la nuit
Et c'est toujours maintenant


mardi 25 mars 2008

Le bordel, certes, mais mesquin

En restant simplement assis, l'esprit attentif à tous les phénomènes, pas mal d'agitation se présente aux portes de nos consciences. D'où certains doutes sur la réalité de ce cirque non pas frisant mais avalant le ridicule selon, puisqu'il faut bien relativiser les choses, un minimum d'humanité, de bon sens, de bonté si possible voire même d'intelligence, ce mot qui sonne parfois creux tellement on se demande ce qu'il signifie. Tu sais bien, on a souvent besoin d'exemples lorsqu'il s'agit de comprendre. Là, tu te retrouves tout seul avec ces doutes sur les raisons du comportement totalement irrationnel des humains de ce temps, en tout cas tel qu'il nous est véhiculé par le monde médiatique. Il faut bien jauger - et je n'ai pas rajouté par inadvertance de a entre le j et le u, c'est volontaire - en fonction de nos cultures, de nos éducations, de nos sensibilités construites à l'aune de nos traditions ancestrales et de notre héritage génétique. Ça devient dur. Tout le monde dit tout et le contraire de tout. Les politiciens connaissent cette propension sous le terme : « langue de bois ».
Quelque part on s'en fout, camarade, on en a tellement vu et entendu que nous savons à quoi nous en tenir sur la marche des choses.
Nous sommes en 2008, année adoptée par toute une planète comme mesure de temps et je fais bien sûr référence à l'actualité mondiale, nationale, jusqu'à celle du village où tu résides, dans ce magnifique Lubéron, incognito, pour t'adonner sans être dérangé à l'épanouissement de ton art musical. Bien entendu je ne m'abaisserais pas à mentionner toutes les folies - selon ma jauge encore une fois - qui me font t'écrire ces babioles mentales. C'est juste pour entretenir le contact et m'assurer, si c'était possible, que je ne suis pas complètement timbré.
Moi-même, tu le sais, je vis comme un ours qui grogne dès qu'on frappe à la porte. Pour être bienvenu il faut apporter la ration de miel.
La philosophie Kantienne nous laisse un espoir face à tous ces doutes. La notion de «noumène» qui suppose une réalité à laquelle nous n'avons pas accès, une sorte d'absolu qui serait à l'origine de tout phénomène.
Au moins, il nous est permis de voir toutes ces guerres, ces violences aberrantes, ces cris de fureur et de douleur comme un simple spectacle effrayant et pas du tout drôle parfois dont on ne pige pas la mise en scène.
Apparemment, nous vivons dans un monde de victimes et de bourreaux. Ça ne change guère de ce que l'on a appris dans nos livres d'histoire, en somnolant plus ou moins sur les bancs de l'école laïque et obligatoire...
Tout ça manque d'humour et ça peut se comprendre : qui aurait la force de faire de l'humour en enfer ?
Quelques vieux grecs du 6º siècle avant cette ère l'ont pourtant essayé, alors qu'ils se trouvaient dans des situations plus que brûlantes. Mais c'était il y a longtemps et ces gars solides s'appelaient péripatéticiens, philosophes quoi.
Que leur nom ait été Zénon d'Élée ou Anaximandre, voire Diogène qui ne se laissait pas émouvoir par l'infortune même en tant que marchandise dans une vente aux esclaves loin de chez lui.
On en rit aujourd'hui...
Bref, le bordel nous cerne....les cons aussi peut-être, comme l'aurait dit le camarade Coluche disparu sur une route de Provence en s'envolant sur un nuage, laissant là moto et corps meurtri.
Malheureusement ce bordel résonne mesquin, petit, sans respiration. Seulement des hoquets, des geignements, des petits grognement de rage, des sussurements de désir, des râles et une quantité d'autres borborygmes par dessus une masse de douleur évidente.
Je resterai donc idiot à contempler ces tristesses, en priant l'invisible que la pièce s'achève au plus vite et que tout le monde s'en réjouisse avec la force vivante et belle de la joie de vivre.



dimanche 23 mars 2008

Le coeur du sujet et sa suite

Et voilà : une tasse de thé agrémentée de quelques gouttes de Bushmills tandis que nos amis braillards commentent le match qui s'affiche sur grand écran chez «Michael Collins »...
Peine, douleur, opprobre, ostracisme, erreurs, faiblesses, lâchetés, enfers très personnels ne sont que quelques amuse-gueules qui ont parsemé cette mienne existence. Leur accorder trop de crédit n'est pas raisonnable.
Lorsque le calme retombe sur le lieu des combats, on se soigne si c'est possible, on se fait recoudre, on prend le temps de se regarder : le repos du guerrier, quoi.
Et là, tirer de la vie son suc unique même sous la forme d' un alcool fort, parfois, est une priorité. Laissons les bien commodes désespérances à ceux qui en sont friands en savourant ces moments de grâce pour nous-mêmes et peut-être, ô intelligence profonde, pour ceux qui nous ressemblent.
Le champ s'élargit par la magie de la pensée et ce ridicule petit être que l'on rencontre devant un miroir de temps à autre se fond dans cette explosion lente de vies et d'étoiles.
Un petit sourire le matin à cette gueule un peu large, juste pour l'estime, ce n'est pas du tout pour jouer les Narcisse mais seulement pour reconnaître l'un d'entre nous tâchant de garder la tête hors de l'eau pour un moment. Un sourire en coin, humour que diable !
Et un reste de chaleur dans la poitrine qui jaillit par miracle lorsqu'un autre regard est croisé, juste pour un peu de bon thé, de bonté avec ou sans irish whisky : l'exquise gratuité de l'instant et voir un autre visage sourire pour enrichir ne serait-ce qu'un tout petit peu une journée vécue par quelqu'un d'autre...
Sympa quand même, léger, une pierre d'espace ajoutée à l'infini édifice qui ne sera jamais revendiqué par personne.

mercredi 19 mars 2008

Le coeur du sujet

L'apanage de la souffrance, de la douleur sous toutes ses formes, des plus violentes aux plus subtiles - pas forcément moins intenses - n'appartient à personne.....Et appartient à tout le monde en même temps.
Un guerrier des plus nobles l'a enseigné il y a de nombreux lustres sous plusieurs aspects. Il fallait bien que ce soit un guerrier, quelqu'un n'ayant pas froid au coeur.
Il fallait donc davantage que le sang glacé d'un serpent à sonnettes pour s'imposer une discipline aussi âpre que généreuse afin de démêler le vrai du faux et offrir la quintessence du fruit en un banquet universel où tout être vivant est convié.
La folie est naturelle pour l'être humain. Son cerveau regorge de circuits complexes qu'il a bien du mal à gérer. Il se complaît facilement dans une attitude de fonctionnaire de l'existence, surpris souvent par des exigences émotionnelles auxquelles il appose des formules mentales bien commodes pour contenter les psychiatres et les philosophes de l'absurde. Sans compter des actes barbares ou délicats en accompagnement n'ayant pas plus de sens qu'une rotation dans l'infini de l'espace...
Que faire alors dans ce magma de différences, de nuances et de violentes couleurs ?
La réponse est là, bien présente et intime, sans miroir aux alouettes.
Avec cela un peu de bon thé ne fait de mal à personne.
Plus quelques douceurs pour améliorer l'ordinaire.
Et mes aigreurs d'estomac pour confirmer le tout.



lundi 17 mars 2008

Apparitions

Décemment allongé sur mon lit, rêvassant sans me prendre au jeu
Il apparaît que ce corps doté de consciences trempe dans l'espace absolument seul
Alors qu'un certain silence me susurre qu'il n'en est rien
Mes pensées - ou celles d'un autre, finalement qu'importe - s'amusent en tous sens
Et quelque chose essaye de distinguer l'immédiate et simple réalité de ce qui est
Je m'imagine sous de nombreuses formes aux couleurs variées
Il est vrai que cela repose car c'est un acte de pure gratuité, un lien créé par la magie de l'intuition, de la confiance spontanée issue, crois-je, de l'intelligence telle que l'humain peut parfois la vivre : une vue directe des choses.
Allons, basta des explications compliquées à propos de ma tranquillité nuancée d'un certain vertige : le monde est vaste, profond et il paraît que tout a été dit ? Mais non, bien sûr. Certaines choses se répètent à la manière des mouvements d'une danse rythmique mais ce n'est jamais la même chose. Et puis pourra-t-on un jour avoir tout dit ? Cela signifierait la fin ! .....Les mots dansent comme les corps ou les rêves , tous contenus dans l'esprit. L'esprit n'est pas une notion et c'est bien la seule chose dont il soit impossible de parler sans dire à chaque fois une syllabe de trop ou de pas assez ou de pas assez clair. Des indices peut-être, des clés, des allusions qui nous titillent suffisamment pour nous permettre d'exercer ce regard pénétrant en restant assis ou même couché ( une de mes positions corporelles préférées ).
Ce regard qui ne peut être associé à rien d'autre qu'à la nature humaine totalement nue, dépouillée de toute forme d'artifice mental ou autre.
Allons, je vois bien que je m'égare une fois de plus dans ces ratiocinations et ça va devenir ennuyeux. Résumons alors :

Je trempe dans l'espace silencieux avec mes rêves en guise de jouets
Sachant par foi pure que le voyage est immense et ne cesse jamais
Je guette les apparitions de mon amour secret
Et ris de le sentir à mes côtés lorsque je chante en murmurant
Rien n'est jamais perdu hors la croyance stupide en cette fiction d'un moi tout seul
Inventée de toute pièce.
J'ai compris que les ermites se cachent pour une simple raison : ne pas être dérangés par de légers importuns, des fâcheux ou des fâcheuses qui nuiraient à l'élaboration de cet éternel banquet où tout ce qui vit est perpétuellement convié.





lundi 10 mars 2008

La goutte d'océan


Tirée de la surface d'une mer chaude
Une goutte est-elle différente de l'immensité de son origine ?
Bien sûr unique elle s'évapore aussitôt pour rejoindre les nuages et le cycle continue...
Moi, corps et âme et consciences je me promène en rasant les murs de cette ville aujourd'hui embuée de grisaille, dans ce décor respirant parfois l'ennui, en quête d'une île tropicale perdue dans un océan. Soudain, apparaissant par magie, un pub irlandais débouche du coin de la rue. Moi ou lui peu importe c'est bien entendu l'évidence du débouchage qui nous rend proches, le pub et moi...Vous avez compris.
Un peu de fumée à l'intérieur, des gorges chaudes à l'accent des îles du peuple Angle, quelques litres de Guinness qui passent d'une barrique en dur à d'autres barriques plus souples et je m'assied en contemplant du coin de l'oeil une jeune beauté blond-châtain qui circule entre les tables un plat ou un verre à la main.
Un grand écran diffuse, comme par hasard, le match de rugby Italie-France, comptant pour le tournoi annuel des six nations.
L'oeil au charme céleste de la serveuse se pose sur ma ventripotence puis scotche son regard au mien, la question au bord de ses lèvres. Je les aurais bien touchées des miennes si l'usage nous avait permis ces impulsions barbares.
Je me contentai donc de lui commander un Paddy's irlandais du meilleur crû accompagné d'un panini bacon et Brie.
Comme celà repose la vue de regarder virevolter une fille au minois harmonieux et aux formes grâcieuses !
Le match commençait bien et en force avec deux fois quinze taureaux maculés de boue se rentrant dans le chou sans aucune vergogne.
La première gorgée de nectar irlandais réchauffa mon oesophage comme une caresse. Comment ne pas se remémorer alors l'océan immense dont nous étions tous tirés. Les vapeurs chatouillantes du whisky parcouraient rapidement mes veines et dilataient déjà les vaisseaux fantômes de ma cervelle.
L'idée curieuse qui me sauta alors à l'esprit fut que l'empathie est naturelle pour les êtres vivants. Cela n'a rien de sentimental. Encore que...Le sentiment fait sûrement partie de ladite. Mais tous issus d'un soi-disant «big-bang», nous sommes une famille très serrée, très unie.
Bien sûr, crois-je, il y a plus vaste que cette vision des choses même si elle n'est déjà pas mal pour vivre ensemble sans se taper dessus les uns les autres autrement qu'à la manière virile et sympathique de ces joueurs puissants comme des buffles.
Voilà. Une ville grise, un pub vivant, une boisson spirituelle, une jolie serveuse et le gars moi-même pour un cocktail de bon augure...


lundi 3 mars 2008

Les griffures de la concupiscence par exemple

Galamment je m'incline sur cette main encore douce aux ongles parfaits
Les effleure d'un soupçon de baiser à l'ancienne
Comédien dans l'âme, le désir bien ancré dans le ventre
Et ce côté cabotin qui ne me quittera jamais
Heureusement poussé par une once de lucidité
Je me vois en ce cirque ridicule et généreux
Scellant les paradoxes comme le fonctionnaire ses dossiers
Mû par l'essence de mes sens, désirs à assouvir absolument quoiqu'il en coûte
Sans voir au même instant les fondations de ma prison qui se construisent
Allègrement.
Au diable l'avarice, je reste tel qu'en lui-même
Ce diablotin comique et pas trop dévastateur
Jouant des révérences en ne pensant qu'à lui
Reste le point brillant bien caché qu'il faudra bien un jour
déposer sur les bords d'un regard absolu.



La misère

Face à l'échec, au doute, à la méprise, à l'erreur
J'offre le présent de mon insatiable rêve
La beauté jamais perdue qui se joue de la torpeur
Des réalités banales à pleurer de nos vies sans trêves

Edith l'a chanté et l'a souffert
À mon tour d'ajouter ce peu de lumière
Issu de l'essence de ma misère
De l'insignifiance d'un moi qui s'est perdu dans l'univers

Derrière les barreaux de ma prison construite on ne sait comment
Je regarde mes évasions furtives et encore peureuses
À quand le grand amour qui jamais ne ment

Faut-il assister à toutes ses déchirures le sourire aux lèvres
Et même le chaud au coeur malgré des pensées frileuses
Ou simplement voler sur le béton de cette prison trop mièvre


Comment faire sans les ailes de la solitude
Sans l'espace de la liberté
Sans l'ivresse de donner
Et celle de recevoir aussi pour bien la combler ? La douleur m'a offert la beauté
La joie m'a donné des ailes
L'erreur les a brûlées
Pas de regrets éternels, ni fleurs ni couronnes
L'humour reste, léger
L'amour survole, amusé
Pas de tristesse pour les réprouvés, les bannis
Les esseulés de la tendre enfance
Il y a toujours une source quelque part
Où tremper ses lèvres, mouiller ses mains
Et continuer à aimer.
C'est naïf, peut-être niais mais indestructible.


samedi 1 mars 2008

Coeur en miettes

Elle mourut le regard perdu baigné d'un amour impossible à dire
Pas assez de souffle, ses derniers instants
Et mon coeur se brisa, sanguinolent
Je sais bien que ce n'est qu'un rêve, une scène de l'existence humaine
Elle est pourtant là, mêlée aux cognements rapides de cet organe qui me laisse vivre encore un peu
Des larmes d'adolescent
sorties du fond de ma poitrine mouillent mes joues chaudes et leur paille teintée de rouille,
Donner tout, mes forces vives, ma présence attentive sans cesse, mon invisibilité, mon inexistence,
Le sang de mon sang
Pour la voir sourire et mourir à son regard, m'y mêler à jamais
Oublier l'illusion d'une sordide séparation
D'un moi tout seul transpercé de tristesse
Dans un monde où la beauté, où toutes les merveilles se rapportent à elle,
Son visage, sa vie, chaque contour de ses lèvres, ses paupières telles les voiles de paradis célestes insoupçonnés, ses cils magiques, sa voix qui me tue et me fait renaître
Balloté dans cet océan furieux où l'écume des vagues est le nectar de la félicité
J'erre dans cette vie sans but, sans aucune cible
Je suis là dans cette infinie misère sans espoir
Avec seulement cet amour total pour elle à chaque picoseconde
À attendre la mort sans même y penser
Peut-être est-ce une vie vécue en vain
Dans le vide de sa présence, de son absence et de ma douleur solitaire
Cette douleur se mêlant au silence du ciel.



mardi 26 février 2008

Entre routines et catastrophes

Baladin des abîmes, je m'efforce pafois de conduire cette vie sur un sol ferme
Mais, retrouvant toujours assez vite les vertiges de l'inconsistance, ma vie ressemble plus à de mouvants fantasmes qu'à un cheminement logique.
Bien sûr je sais des méthodes parfaites pour déguerpir de ces marais noyés de brouillards...
Mais, encore un mais de plus, on dirait qu'un être humain n'est pas si simple à conduire. Faire l'aurige n'est déjà pas facile, que dire alors du pilotage d'une Formule Un voire d'un avion de combat supersonique. Inutile donc d'évoquer ce rapport complexe entre nos consciences diverses et ce cerveau, héritage magnifique et ô combien délicat.
Une fois encore, un rai de lumière passe entre les fissures de cette inconcevable complexité. Inconcevable lumière aussi dont je ne sais comment ni à qui elle parvient. Cependant, sans réfléchir, de l'autre côté du miroir sans tain je peux absorber ce don
évident comme le nouveau-né avale sa première goulée d'air.
C'est tout naturel. Pourquoi chercher à savoir ? Le presque noyé se pose-t-il des questions sur le bras qui, surgi des abysses, l'empoigne et le laisse sain et sauf sur la terre mère ?
On dirait que les organes, le système nerveux, les perceptions sensorielles en leur entier participent de ces fissures intemporelles qui nous baignent d'un optimisme vivant, comme s'il était possible de sortir d'un tunnel aussi noir qu'effrayant.
Rêves, cauchemars d'enfant, distorsions mentales, autant d'esclavages potentiels, sauf....Sauf si....Justement....(Et celà me vient tout seul en ce même instant), sauf si, d'une franche spontanéité, elle même issue d'une franche ouverture de ce moi insubstantiel nous pouvions dilater à l'infini cette confiance aussi irréversible qu'inexplicable. Cette confiance en tout : les vivants, les morts, le temps, le ciel, ce que l'on ne voit ni ne comprend pas - ce qui ne ferait pas de nous des imbéciles, bien sûr, confiance ne signifiant pas aveuglement mais plutôt absence de peur. Et les neurones fonctionnent toujours....
Reste la douleur. Douleur plus confiance, voilà qui nécessite un minimum d'étude. Cependant Confiance permet à Douleur d'être assumée par une force plus grande parce que Confiance dépasse ce moi de misère puisque Confiance s'étend sans limites. Logique, non ?
À partir de cet instant magique, Confiance signifie que je ne suis plus seul, mais plus seul du tout. C'est peut-être à ce moment précis qu'il est possible d'écouter, d'entendre, de regarder, de voir, de dépasser les trop anciennes limites et puis, entre routines et catastrophes, de vivre au grand air de la musique des sphères.

vendredi 22 février 2008

La vérité


Une tasse de thé au bord des lèvres
Un nuage de lait mouvant
Un peu de sucre roux pour adoucir le breuvage
Et ton visage de joconde avec le charme en plus
La vallée embuée en ce matin paisible, sans personne, sans toît fumant
Les parois de la caverne suintent, même pas une onde de vent
De quoi être secoué de rire lorsque passe une simple pensée de ce monde
Aussi déformé que la goutte de lait se mélangeant sans cesse au thé noir
Alors le rêve, l'art du soi-disant imaginaire ( comme si le ciel ne dépassait pas tout hahaha )
La couleur sans vérité ni mensonge disposée dans le désordre
Et la musique du silence pour divertir l'immensité

lundi 18 février 2008

Trouvé éperdu


Une grande cité, une mégapole, sais-tu à quoi cela peut bien servir cher camarade et ami (depuis le temps qu'on communique on peut au moins utiliser d'autres mots que ceux conseillés par le Parti ) ?
Je vais t'offrir une réponse issue de mes cogitations et aventures slaves, c'est à dire nimbées d'un certain irrationnel.
Un gars du passé, un italien sympa nommé Alighieri- Dante pour les intimes - fit un voyage ( avec un ami nommé Virgile ) en Enfer. La description poétique dudit Enfer ne manque pas de sel ni de poivre. Neuf cercles concentriques à parcourir en s'enfonçant parmi les douleurs qu'exhalent les damnés, classés selon leurs vices. Faut-il y voir la moindre note d'humour ? Quelque part il me semble que oui, de façon totalement cachée ou par référence à certains de ses contemporains...
D'autre part comment ne pas penser à ces mégapoles du vingt et unième siècle où l'on côtoie facilement l'horreur par cercles concentriques jusqu'au bout d'un caniveau ? Bien sûr les trottoirs sont propres puisque les techniciens de surface ne manquent pas, il y a donc une autre route à emprunter pour se rendre dans les couloirs forés par Lucifer.
Je te propose donc les couloirs de conscience entrouverts dans le regard des citadins lorsqu'ils déambulent sur le bitume. Il y a souvent de quoi s'émouvoir, lorque tu es bien luné cela va sans dire, en ressentant du fond de ton coeur un courant chaud qui veut donner la vie et le bonheur en transformant ce magma en lac de montagne aux eaux pures.
Mais toi-même, bien souvent, tu n'es guidé que par un désir, une peur ou un stress ou encore par le mélange des trois, par un néant à combler. Rarement tu marches en regardant la lumière émanant du soufre, du froid morbide, de l'agitation et des tripes fumées. C'est pourtant un tel jour que j'ai rencontré l'artiste.
Oeil brillant, sourire affleurant, invisible et totalement présent. Ce jour-là, camarade et ami, j'ai eu de la chance. Mon foie était tranquille, tout fonctionnait normalement. Il était assis à la terrasse d'un café pittoresque comme tu en rencontre souvent dans les rues de Bruxelles. Il dégustait un ballon de vin rouge sa guitare posée à côté de lui, sur un siège vacant.
J'étais assis pas trop près, pas trop loin, dans l' état d'esprit de celui qui savoure une bonne détente après une semaine chargée. Du coin de l'oeil j'observais l'artiste. Il portait un feutre noir. Puis d'un seul coup son regard m'aspira. On aurait dit que sa conscience balayait tout sur trois cent soixante degrés. Imagine ma surprise lorsqu'il tira son instrument de sa boîte, moi collé à son image, davantage même : collé à son esprit ! ....
Les notes s'envolèrent avec ma dernière once de lucidité.
Lorsque je revins, j'étais toujours assis et l'artiste était parti. Comment décrire les quelques siècles de voyage que je venais de parcourir ?....Seule la poésie pourrait en donner une idée. Je n'étais plus moi, pas plus d'ailleurs qu'un autre. J'étais seulement là, avec une infinité de souvenirs et ce sentiment étrange que mon monde se mouvait en cercles, qu'il était vaste, clair et tout ici. Comme l'aurait exprimé le vieux Chief Dan George sous son teepee, mon coeur volait tel un faucon.
Ha ha ! J'étais amoureux, mon vieux. Amoureux sans personne sur qui foncer tel le faucon sur sa proie! Ha ha ha ! Tout ça sans alcool !
J'ai de nouveau évoqué l'ami Dante qui se dissipa aussitôt. Puis je compris que ces enfers pouvaient aussi bien en faire autant mais je n'étais même plus sûr de leur existence.
Et voilà. Les grandes cités, les mégapoles ou la vie tribale dans les plaines, peu importe camarade, on s'adapte...

jeudi 7 février 2008

Premier matin d'offrande


Soleil encore perdu dans les étoiles
Fraîcheur d'avant l'aube
Ils sont sortis de leur lit de torpeur pour honorer de leur coeur pur
Le premier souffle de l'année.
Même perdus dans ces terres de l'Ouest aux accents d'Asie montagneuse
Ils retrouvent par magie le fil de la toile sans bordures
Réchauffés aux pieds de ce lotus-trône-de-lion
Par cet amour avalant tout l'espace et tous les temps
Si simple

lundi 4 février 2008

Recette première partie.


Prenez quelqu'un d'ordinaire. Vous rajoutez en mélangeant un environnement humain partagé, c'est à dire ondoyant entre facilités, difficultés, divers déséquilibres ( ce dernier mot avec tout ce qu'il comporte de relativités ), voire quelques catastrophes suivies de moments paisibles, quelques paysages envoûtants, un désert torride plus une ou deux mégalopoles grouillantes de bipèdes affairés. Vous nappez le tout d'une sauce génétique épicée, d'histoires d'amour, de haines, de peurs avec un zeste de poésie innée. Le résultat varie selon les lieux et les circonstances de la préparation. En bref, le bipède omega sortira du moule.
à ce moment alpha vous pouvez servir tel quel.
Les variations de goût, de parfum, de sensations tactiles, de décors sonores, d'un ensemble visuel très diversifié et de consciences dans le désordre vous laisseront pantois. Sensation garantie.
Le conseil du chef est d'agrémenter le tout d'un grand crû. Là réside le secret : le choix du nectar.
Les possibilités sont nombreuses mais il en est une sans étiquette, royale à tous points de vue, offrant juste ce qu'il faut d'ivresse et de délectation pour apprécier cette vie issue d'une recette cosmique pour le moins complexe.
Puisque ce nectar n'a pas de nom, il faudra le constituer. Autrement dit chaque convive devra le générer par lui-même, avec au bout du compte une promesse de félicité. Ha ha ha, cher camarade, ça se corse n'est-ce pas ? Pas de panique, le tout est assez simple. Il suffit de quelques conditions de bases évidemment indispensables.
Tout d'abord la conscience très festive d'appartenir à un ensemble convivial de premier choix.
Secondement, du fait des intempéries possibles et autres évènements inattendus, rester concentré sur la tâche sans te laisser distraire.
Troisièmement avoir bien à l'esprit la méthode infaillible pour cette composition exquise, sans droit à l'erreur.
Enfin, ne souhaitant rien d'autre que d'aboutir, envoyer ballader toute autre occupation physique ou mentale.
À partir de ce point, cher camarade, tu es prêt à créer ton chef d'oeuvre.
La suite quand tu auras bien digéré ces premiers points...


dimanche 3 février 2008

Mammifères verticaux, plus ou moins


Y a pas, mais cette masse molle sillonnée de routes tortueuses est bien à l'image de ce que vivent les mammifères debout. Un labyrinthe parcouru par des êtres largués au hasard des coïncidences, sans lampe et sans plan - ce qui serait gigantesque pour ce dernier - errant sottement entre absurde ( c'est une notion en effet ) et constructions factices. Bref, étant un expérimentateur parmi tous les autres de cette cervelle tapée dans ma boîte crânienne, s'il y a une chose qui est claire c'est que l'on ne s'en sortira pas intact. D'ailleurs y-a-t-il entrée et sortie ? La seule chose qui peut encore nous faire rêver, c'est la liberté. La poésie ultime de la vie réunissant les corps, les forêts, les rivières,les océans,les montagnes, les planètes, les étoiles et les superstructures galactiques. C'est bien tout cela. Mais qui voit ? Cet espèce d'animal à peu près conscient ? Cet amoureux de la matière ou du rêve lui-même ? Qui est-il s'il vous plaît, c'est assez limité et frustrant tout cela...
Nous sommes bien en prison, qu'on le veuille ou non... Ou alors......La seule solution entrevue par magie ( c'est le dessert de notre existence, cette magie ) serait le dépassement complet de toutes ces formes de conscience issues, évidemment, de notre lien vital entre un moi assoiffé dont la réalité floue apparaît comme une étrange fiction et un corps dont les multiples combinaisons nerveuses nous ramènent sans cesse à ce moi qui a mal ou qui jouit. Pfffffffffffff....Et qui peut lui-même faire mal ou faire plaisir à d'autre corps...
Y a moyen, c'est sûr, dès que tu entrevois l'impossibilité de toute forme de solitude, cher camarade tombé par inadvertance sur ces lignes transversales, de dépasser tout ça et de dissoudre nos inconvenantes visions étiques.
Finalement, le maître mot est : soulagement. Du coup, heureux et léger, on se prend naturellement d'affection pour tout ce qui vit....
Comment s'y prendre ? Quel raccourci utiliser ? Ha Ha Ha, camarade !
La suite au prochain numéro !

lundi 28 janvier 2008

Le sonnet du 28


Quelles sont ces lucioles surgies de la nuit ?..
Deux nouveaux points d'or pour fixer le temps qui s'enfuit ?
Non, mes amis, c'est le regard d'Amazone galopant sur les nuages
Parmi les éclairs, la foudre et la pluie brillante lissant son délicieux visage

Des naseaux de la monture souffle le vent du sud
Accouru du Nefoud plein de sables et de folies
Elle chevauche en guerrière, autant noble que prude
Tenant les rênes d'un doigt sûr et d'un coeur qui frémit

Pour nous, passants du dérisoire
Il est bon, parfois, de voir
La beauté en furie

D'entendre les cris de la félicité
Lorsque la cravache déchire nos voiles de damnés
Et qu'Amazone, un instant, nous sourit.

samedi 19 janvier 2008

mordre au travers


Machette, coupe-coupe, tringle du regard, pas d'états d'âme sur cette voie dangereuse où le chemin se trace à la force des tripes et à l'aisance du rasoir, sans dommages collatéraux. L'urgence enfouie sous les couches de conscience transpire par bribes. Confusions des attaques nombreuses, rire sardonique issu de nulle part, dépôt de bilan, abrutissement: tout égare.
Sur les bords de la Boutonne aux eaux glacées de Janvier, sinueuse entre ces verdures charentaises toutes de charme vêtues, il respire par saccades, mendiant du regard un appui voire une ombre. Seule aide, cette faim qui le tenaille, ce désir d'un repas noble et bien arrosé face aux chais du port de Saint-Jean. Plus rien n'est compréhensible, entre les naissances et les morts accumulées, la morale, la vie sociale, les buts absurdes ou les cibles mouvantes de son esprit dissolu.....
Seuls le souffle, la crampe de l'estomac, le rêve d'un ultime repas au son glorieux des verres qui trinquent le maintiennent en vie.
Bon, après tout n'est-il pas préférable de s'asseoir afin d'examiner la situation....
Tandis qu'un rire silencieux le secoue, dernière résurgence d'un système nerveux en état de marche, il voit s'approcher ce vieil homme à la casquette fanée et à la braguette pendante....Qui s'arrête, le regard candide, et d'un geste prononce l'invitation à se lever pour rejoindre cette table dressée comme par magie sous ce chêne un peu plus loin. Mais oui, bien sûr, allons-y cher vieux bonhomme.
Là, merveille: flacons aux nuances rouge sombre, plats débordants de venaisons, poissons décorés de leur herbes parfumées, olives vertes et noires, huiles, sauces, petits pains chauds, salades aux accents colorés, beurre ambré au sel des Charentes heureuses et mille plaisirs encore...
Il se dit, pour finir, que la vie est belle. Mieux vaut la prendre comme une femme offerte, sans façons mais avec élégance...
Il se leva et suivit son amphitryon, cet ambassadeur de l'hospitalité d'un pays vert et plus galant encore

lundi 14 janvier 2008

Une belle journée à célébrer


Un beau jour dans le ciel, les nuages, les soleils et même les lunes. À vivre en glissant sur les comètes tout en plaisantant avec les dieux en mode mineur, en chevauchant les diables pour les remercier de leurs pitreries illusoires.
Faisant fi de la douleur générée par les fous qu'elle avale sans y penser, la quintessence de toutes les beautés, la poésie de l'univers s'étend partout.
Les fous s'apaisent, les victimes s'amusent, les affamés se détendent et les tyrans, ces fameux tyrans, les distorsions de nos esprits, s'abaissent pour caresser la tête d'un enfant.

samedi 5 janvier 2008

La dimension du rêve pour dissoudre l'illusion


Émergeant d'un sommeil inouï, après un rêve très explosif, certain grain de sable vit naître quelques consciences au sein d'une des nombreuses galaxies peuplant cet univers en permanente création...Sortant un jour de l'océan primordial, un têtard devint femme...Lorsque soudain, bercé par le soleil et la lune, un rayon chaud pointé par Vénus, au son d'un léger rire de gorge, dessina sur la planète bleue l'ombre d'un homme... Les deux seuls êtres alors au monde mélangèrent un souffle unique en spirales de beauté et renvoyèrent aux étoiles ce regard vivant, embué d'émotion, qui précéda le cri...
...Une histoire comme tant d'autres sous la voûte céleste, alors que je lis mon journal assis dans le métro parisien.
Les passagers ronronnent leur bavardages mentaux tandis qu'un calme surprenant, invisible, envahit mon espace vital. Une présence pareille à l'énergie d'une centrale nucléaire, face à moi sur le siège vide. Indescriptible mouvement sphérique, rayons lasers multiples traversant les corps et moi muet, ravi par cette étonnante pureté issue de nulle part. Rien d'autre à part cette évidence d'être témoin d'un acte gratuit et parfait.
Vois-tu, camarade, il y a tant de choses en ce monde que je ne m'effraie même plus de l'inimaginable et je te relate les faits tels quels...Pas entièrement cependant... puisqu' il y avait quelqu'un ce jour-là, face à moi, lorsque cette force se manifesta. Un homme impavide. Sous la chair humaine, je compris en un instant la vanité des apparences, le pouvoir de l'esprit sur toute chose...Et puis je n'avais pas de journal... J'étais au contraire suprêmement attentif... Pourtant rien ne s'était passé, de manière sottement visible, durant ces quelques secondes. Avais-je rêvé ?.. Pas plus, en tout cas, que je ne rêvais cet espace relativement étroit où nous étions tous confinés...
Aujourd'hui ma mémoire est restée fidèle puisque cet instant date d'il y a quelques décennies.
Je viens même de rêver à travers les yeux de deux êtres d'une autre planète temporelle à ce qui meut le coeur des vivants. Et j'ai compris que la dimension du rêve était la mienne, plus forte que les cauchemars environnants que l'on appelle trop souvent réalité, auxquels nos peurs nous soumettent.
Cela m'a rendu la liberté, la solitude immense et l'ouverture sans nom qui peut dissoudre tous maux, même mes propres rêves lorsque je découvre, justement, que je suis loin d'être seul.