dimanche 27 juillet 2008

Tant qu'il est temps

La déconfiture ressemble à la confiture en tant que substance : ça dégouline, c'est collant, on est très mal à l'aise, empêtré que l'on est dans un tissu d'illusions dont nous sommes les architectes trop souvent inconscients.
Eh oui, les illusions débouchent, c'est classique, sur une déconfiture de l'esprit que l'on peut traduire en mille mots comme en un. Déception, douleur, peur, égarement et tutti quanti...
En outre, comme le dit mon ami catalan en dégustant au «porone» tout de cuir fabriqué son vin de pays, l'illusion commence on ne sait où et finit de la même manière, ceci dit selon la vue absolue de la chose, bien sûr.
On pourrait commencer par illustrer celà par le fameux «chagrin d'amour» qui mène parfois quelqu'un à des extrémités infernales.
Comment peut-on en arriver à se supprimer parce que la femme ou l'homme que l'on «aime», soi-disant, vous quitte pour quelqu'un d'autre ?...
Cela paraît absurde vu d'ici, hors contexte ( et le contexte fait tout, c'est lui la grande trame de nos confusions ) mais cette petite difficulté est arrivée à un grand nombre de personnes des deux sexes dans l'histoire humaine des amours déçues.
L'homme d'expérience parlera de recul pour relativiser la vie émotionnelle.
Évidemment, ce fameux recul ne permet plus de vivre une certaine intensité....De là à devenir amorphe il n'y a qu'un cheveu.
Alors que faire, comment vivre bien et vivre fort tout en comprenant et donc en évitant de se laisser piéger par une situation ?...Réponse de poète en un certain sens :

L'inextricable naît de nos propres fantasmes
La soif nous tient, esclaves languissants
Liés les uns aux autres en un vaste cortège
Nous nous infligeons nos rêves
Comme le tyran impose sa loi
À quand cette liberté d'aimer, cette danse, ce jeu, cette joie
Sans qu'une peur, une haine, une étriquée convoitise
Ne nous ballade, nous, les accrochés par le nez ?
Il suffit, je crois, d'un peu de bonté
Cette gratuité que tout le monde réclame sans jamais l'offrir.


mercredi 16 juillet 2008

Joseph ou Yossip

Oui, il est mort il y a 55 ans et je suis peut-être une de ses renaissances à ce bon vieux camarade, honni par l'Occident chrétien et hypocrite, tueur de millions de gens. Je parle encore de Joseph bien sûr, auquel le coeur de millions de russes est resté fidèle et vous savez pourquoi ? Parce que le peuple - ou la conscience populaire - ne se trompe jamais. Le fameux peuple ignorant sait, lui, qu'il existe des causes et des conséquences. L'âme russe est ainsi faite que même dans l'horreur elle voit. Elle voit clair. Pas de boucs émissaires, la simple humilité et la dévotion au petit père des peuples. Pas plus ni moins qu'envers Ivan, ce terrible qui se prosternait la nuit devant les icônes sacrées face à la souffrance de ses sujets dont il était l'instrument. Ça te dépasse camarade ? Bien entendu.
Pauvres occidentaux qui ne pensez qu'à vous plaindre afin d'obtenir votre malheureux «pouvoir d'achat ». Ma grand-mère, slave, aristocrate et peut-être aussi un peu juive, crachait avec son accent inaltérable sur l'écran de la télé lorsqu'elle entendait, de son vivant, un brave Poivre en parler au journal de la Une.
Ça, mon petit occidental trouillard, ça te fait peur et tu n'y comprend goutte, syndiqué que tu es sans doute, sans la moindre boussole et encore moins d'esprit.
La révolte est faite pour les esclaves, qui sont le plus grand nombre. La peur est leur moteur et l'ignorance crasse, la jalousie, la mesquinerie, la lâcheté ( comme celle de De Gaulle dirait l'oncle Louis, officier valeureux et multidécoré ) leur seule vision misérable hélas.
Que dire de ce spectacle navrant ? Rien bien sûr, c'est l'histoire du monde que tout le monde oublie de génération en génération.
Il n'y a aucun fautif ou alors tout le monde, sans aucune exception, l'est.
Parler de paix, dans ce cas, me fait marrer d'un rire plus jaune que mon pauvre foie alcoolisé ne pourrait l'offrir.
Soyons heureux de notre hypocrisie, ô frères humains, c'est tout ce qui nous reste.

vendredi 11 juillet 2008

Petit clin d'oeil à nos fatalités

La distraction, comme le fait de perdre le «fil» d'une idée que l'on expose parce que l'on se laisse piéger par quelque chose ou quelqu'un finalement cela n'est rien.
S'égarer en chemin pour la même raison, bifurquer, tomber, se sentir alors confus et perdu cela n'est rien.
Sinon, mamma mia , quelle permanente catastrophe ! C'est pour cela que la vie est parfaite : rien ne dure, tout passe...
Le temps perdu se retrouve, l'obscurité s'estompe dès le point du jour : ni passé, ni futur, seulement un vaste espace où les pas allégés du poids de nos lourdes consciences forment le dessin sans cesse se créant d'une danse unique.
La danse de chacun.
Nous sommes des danseurs mondains nous dirigeant vers la maîtrise céleste de nos figures malgré la balourdise de nos piètres premiers essais.
Roquets, pantins, ours mal léchés, pédants, suffisants, sinistres, méchants, idiots, barbares ou sournois, tout n'est qu'un premier aspect de notre spectacle magique, notre marque de fabrique : il faut donc s'entraîner bien sûr et surtout faire consciemment le premier pas...
Quitte à tomber, se fracasser, voler en éclats.
Le monde tourne comme la roue du potier.
Les morceaux se rejoignent, se recomposent et la ronde continue jusqu'aux retrouvailles avec l'ivresse, la joie, la douleur ou le désespoir, qu'importe : les portes de la vie sont à jamais ouvertes, puisqu' elles disparaissent sans même laisser de traces.
C'est là, camarade, que l'on peut enfin dire quelque soit notre condition du moment : «Tout baigne ».