mardi 31 juillet 2007

Comme beaucoup

Désespérément. Désespérément romantique, si ce mot porte encore en lui quelque force malgré la distorsion du temps et des époques essouflées par leurs voiles de fausse pudeur, c'est ce que je suis. Constat livide d'un solitaire en bout de course dont le seul bonheur est d'exprimer par touches cet évasement du coeur sans complexes mais infiniment pur.
Imagine un con qui pleure devant la beauté - en ce qui me concerne celle de la femme, par exemple - et tu peux rire et te moquer, je l'ai fait moi-même, avec cette arrogance facile qui croit colmater sa force.
Idiot, bien sûr. Personne n'échappe à la sensibilité dont l'humain est fait, au-delà de toutes les cruautés, de toutes les folies possibles, de la bestialité, du meurtre et de la trahison.
Elle est pourtant simple, la vision de cette ombre aux contours lumineux et au sourire parfait. De plus, avec la lourde expérience des échecs et des maladresses, avec l'implacable lucidité de ce nullisme qu'on fuit sa vie durant, il reste encore, plus que le rêve, cette poésie vivante et totalement présente d'un infini possible.
Les chrétiens me font doucement marrer avec leurs miracles. Ils donnent des noms pompeux à ce qui n'est que merveille et naturel. Ça va ensemble, crois moi. L'intello inquisiteur, le sbire aux ordres, le cynique se croyant libéré, tout cela, je le vois maintenant, ne cache que lâcheté.
Et pardon à ceux mêmes que je vise, j'en fais aussi partie à mes moments d'égarement.
Lâchons ces malheurs furtifs sous un ciel passant du bleu profond au noir inondé d'étoiles pour nous laisser bercer à nous rompre, s'il le faut, par la réalité sans fards et sans aucune limite.
Mais pour elle, celle que tu vois plus que déesse, jamais ne faiblis à te laisser emmêler dans les miasmes du sens commun d'un pragmatisme rouillé par les millénaires qui tue aussi sûrement qu'un sniper invisible parmi les pros.
C'est dire que tu ne peux compter que sur ta propre et unique force, mon cher, celle que tu développes comme par magie à toute heure et tous les jours que dieu n'a jamais faits.
Incompréhensible est la beauté, inénarrable... Et ce que font parfois les artistes qui se croient tels, c'est essayer de détruire ce qu'ils n'ont pu appréhender : c'est un constat d'échec et en même temps la reconnaissance de cet approche de l'absolu.
Milliards de messages par l'image, le son, le toucher ou tout ce que tu veux : dans un regard, le temps d'une nanoseconde, tout est là. Là!
Je délivre maintenant ces prisonniers de mon coeur, de mes tripes, des méandres de ce cerveau maladroit et leur offre l'immensité de tous les temps et de tous les espaces en souhaitant peut-être, comme un pauvre hère, qu'une goutte absolument parfaite et ultimement délicieuse vienne désaltérer la langue la plus rèche qui soit.
De quoi rendre la Vie, cette Vie qui a toujours donné et qu'on a toujours voulu prendre.
C'est ça, mon cher pote, toi qui gamberge avec ton âme pure, que je t'offre. Toi ou moi, c'est franchement pareil.

lundi 30 juillet 2007

Bilan

À passer ses journées à avoir le temps, il arrive fatalement, cet instant où l'on pose un regard critique sur sa propre vie. Mais attendons. Prenons les choses par ordre d'arrivée.
D'abord ce que l'on appelle communément du temps libre. Un long temps libre. Et qui dit long temps libre avec un minimum de soucis peut très bien dire : oisiveté.
L'oisiveté a cela de positif : avant que les vices ne s'emparent de toi de façon inéluctable, ta relative détente te permet enfin de savourer la paresse. D'abord le calme mental, le sourire à tout ce qui vit même dans l'espace exigu de ta soupente. Il y a toujours un rayon de lumière qui passe la lucarne ou quelques gouttes de pluie qui font des claquettes - hein, vieux Claude - sur la vitre unique de ladite.
Et comme de bien entendu, ça ne dure pas. Insidieusement naissent quelques rides à la surface des eaux bien planes. Ce sont les premières brises de ton flux mental qui n'a pas l'habitude de naviguer tout seul, sans cap, même pas à l'estime. En bref aucun point de repère particulier.
Puisqu'aucun point de mire ne vient juguler toutes ces pensées livrées à leur propre sauvagerie, ta conscience commence à donner des signes de frayeur. La pièce où tu vis, de vaste palais se transforme rapidement en masure irrespirable. Tu crois en ta soif de respirer, tu es l'animal en cage qui ne rêve que de liberté, celle-là même que tu vivais à peine quelques instants auparavant.
Pourtant personne ne te force, tu es seul et libre de tous tes mouvements. C'est là le sel de la chose.
Ni lecture, ni télé, ni ordinateur, pas la moindre distraction pour aider ces turbulences à se trouver des rails pour un moment d'équilibre dans le mouvement. Il te faut donc une stratégie car le danger s'annonce.
Cependant rien ne t'attire. Ni le dehors, ni le dedans, ni les livres, les films ou même l'étude de quelque chose, dans le meilleur des cas. Tu es une sorte de blasé, un candidat idéal pour la déprime, le désespoir voire la folie.
Il te reste une seule carte, ton joker. Ton joker c'est ta lucidité, ta capacité à regarder et peut-être à comprendre. Et encore, pas facile de l'utiliser cette carte maîtresse si tu t'enlises et te laisse berner une fois de plus par les vagues de plus en plus hautes qui te chahutent dans tous les sens, exactement comme une tempête naissante dans le Golfe du Lion gonflant jusqu'à force dix avec des murs d'eau devant, derrière et sur les côtés, secouant ton bateau. Mais là, heureusement, tu connais le degré de ton cap et tu peux travailler dur à la barre pour le maintenir, même à sec de toile ou presque.
Ici, c'est beaucoup plus dangereux. Comme si tu n'avais plus de safran. Impossible de se diriger, donc.
Il faut sortir cette satanée carte sinon c'est la noyade, pardieu !
Le ciel est gris-noir, l'angoisse commence à t'étreindre sérieusement. Tu es pris en sandwich entre l'ennui et le désarroi, entre de vagues désirs d'espaces lointains - partout mais pas ici - et de vagues de dons tombant du ciel par miracle et peut-être encore - c'est terrible - es-tu obnubilé par ce désir de tendresse innassouvie que tu ne vois nulle part dans ce brouillard à la trame de plus en plus dense, comme le filet qui se resserre sur l'animal sauvage auquel tu ressembles davantage à chaque instant .
Tu peux même en arriver à hurler, à ruer, à sauter, à cogner les murs de ta tête, à maudire la terre entière responsable de tes malheurs. C'est con quand-même, tu en conviendras.
La tempête à l'intérieur, rien de pire pour le voyageur. C'est le plus vicieux des pièges.
La carte, bon sang !... Là, peut-être, un miracle, une ouverture dans la poix qui t'entoure, un réflexe de survie plus profond qui émerge et te donne la force de respirer un bon coup.
Tu souffles. Tu t'asseois sur ton paddock et te désolidarise de ce magma en fusion grâce, sans doute, à une de ces qualités innées dont tu as à peine conscience et qui font bien partie de ta vie, pourtant. Tu décides de regarder. Tu as accepté la douleur, la mort, tous les désespoirs et tu commences d'ailleurs à trouver cela un peu dérisoire, que diable. Tu t'admonestes. Tu te traites de crétin. Bien, c'est un bon début : le joker commence à se montrer.
Et le spectacle commence. Comme ton esprit critique est assez développé, tout y passe. Tu n'es pas tendre avec toi-même. Doucement, mon gars, ne donne pas dans ce genre d'excès non plus. Ça ne fait qu'alimenter ton sentiment d'importance. C'est malin, tu sais, les gyrophares des consciences. Faut y aller à pas de loup.
Et puis, tranquillisé maintenant, tu commences à apercevoir quelque chose : ça bouge sans arrêt et si tu sais te tenir peinard devant cette foule bruyante du labyrinthe de tes pensées, sans te laisser distraire, c'est beaucoup plus vivable. Et même si tu en viens à convenir que tu n'es qu'un raté, que tu as mené ton existence sans qualités manifestes, même cela ne te déstabilise plus. Tu as enfin compris qu'un cavalier doit rester stable sur sa monture. Pas évident, c'est sûr, mais c'est déjà la première leçon de ton joker que tu as réussi à avaler, mon couillon ! Si ce n'est pas du pot, qu'est-ce que c'est ?

mercredi 25 juillet 2007

Un Mai dans une gargotte au sud

En attendant rien, dans cette petite gargotte d'Algarve, café-cognac à jeun pour cette douce stimulation des neurones au matin ou cette dilatation du coeur, comme on voudra.
Je regarde, tranquille, caché par le flot vomissant des touristes rouges brique venus du nord. Gras, sucrés et mous. Pauvres hères esclaves d'un monde dont ils ignorent tout. Ils jouissent un peu - et souffrent un peu aussi, comme tout un chacun - dans le labyrinthe étriqué de leur existence, sans danger immédiat. À chacun son histoire, ses petites passions, ses petites raisons au marché où tout le monde se rencontre.
Gitans noirauds, vieux portugais creusés des rides de leur terre, commerçants avides, sympas, hollandaises en culotte courte, comme ces anglaises et leurs conjoints - en un seul mot - sous-produits inconscients d'une tare dans l'évolution planétaire.
J'ai beaucoup tenté de glaner une étoile dans un regard mais le sirop trouble des globes oculaires ne luit même pas à l'éclat du soleil pourtant puissant.
Ah! Ces bons éléphants dans la chaleur de l'Afrique et dans leurs bains de boue. Et ces grands primates offrant facilement la bonté dans un regard.
Et pourtant, à côté, mille quatre cent centimètres cube de cervelle malade pour infecter aussi bien les rues des mégalopoles que les déserts jadis vierges pour des super marathon en Nike à faire - pour finir - palpiter le coeur moins vite mais pas forcément mieux.
Tu vois le tableau : tu chiales, tu ris et tu ne comprends pas grand-chose à ces douleurs et ces joies sans lendemain. À quoi bon ?
Alors,« je vas te dire », pour citer un dragon barbu de ma connaissance :
« Tu touches des doigts et de la paume la surface lisse du comptoir, tu prends ton verre à pied avec trois doigts et tu le soulèves jusqu'à la hauteur de tes yeux. Tu laisses passer le rayon de lumière à travers le liquide ambre foncé, puis tu bois de bon coeur en frôlant de tes lèvres un peu tristes le bord de cette coupe magique. Tu m'oublies, tu t'oublies. Rappelle-toi alors de tout. Je veux dire respire tout, la douleur, la connerie, la joie de bon coeur et en appréciant le nectar.»
Le geste est précis, harmonieux, guérisseur. Incroyable, non ?


Mots d'été belge voire portugais

Tracés, hauteurs, épicentres
Sol gravé aux couleurs sombres
Calme, désespérance, beauté
Éclats de perfection
Terre ancienne
Mélange cosmique
Jardins de contemplation
Grottes antiques
Refuges avant ou après la destruction
Désordre ou chaos... nets.

dimanche 22 juillet 2007

Un Décembre en Algarve, autres temps autres moeurs

Mon vieux frère au coeur de lumière, ce qui signifie pour moi et pour nous, je crois, les jeux d'arcs en ciel pour buveurs d'infini quand jamais rien ne lasse et que les mots de Fiodor Mikhaïlovitch se conjuguent au présent spontané. C'est à dire en une inextinguible soif d'instants... Le temps déchiré, la durée dissoute, nos rêves de jour et de nuit se succèdent - ou se précèdent - parceque le mot réalité n'a plus le moindre sens.
Plus d'opposition idiote mais des rencontres de force où « l'amour est roi où l'amour est loi » comme disait le grand Jacques...
Essaye un peu de mettre en verbe ce qui est en gerbe mouvante depuis toujours, à n'en plus pouvoir souvent... Douleur de nos servitudes, de nos générosités, désespoirs amidonnés bien façonnés par le siècle.
Albert disait vrai, bien sûr, l'aveuglant soleil d'Algérie lui avait ouvert les yeux.
L'absurde, l'inutile... Et c'est beau. Les méandres de nos cerveaux ne peuvent plus se satisfaire d'un fil d'Ariane même si celle-ci veut jouer les satellites de nos pauvres communications...
J'aime Lacan, ce copain qui finit une des dernières interviews de sa vie en concluant d'un seul mot clé : «amour». Faut le faire pour un spécialiste de la complexité humaine. Il venait alors de rejoindre un de nos points de lumière.
On se la joue en seigneurs du mépris, en branleurs du spectacle toujours à cause de ces peurs dont on fabrique nos armures de lâches.
Et cette dignité, cette sensibilité, osé-je dire, exposée à tous les coups les plus pervers, je me décide à ne plus la renier quitte à jouer - encore à jouer - les lépreux pour passants prospères.
Je me marre à l'avance : quand tu as tout perdu, il y a de quoi, non ?
C'est dur la simplicité mais ça n'empêche pas l'outrecuidance, l'insulte, la louange, l'amour aussi délicat qu'une pétale de rose, ni le vent d'un sabre effilé à l'extrême, tranchant une tête pour jouir de la vision pure d'un sang giclant en spirales de rouges éclats.
Un chien a froid et se ramène pour mendier chaleur ou nourriture, je ne sais. Je l'invite d'un geste caressant.
Voilà ma vie. Et je meurs seul, malheureux et tranquille.



jeudi 19 juillet 2007

Un Juillet en Algarve, dans une autre vie


Et voilà. Encore des mots, des fragrances de l'esprit, des élans muets coincés entre espoir et crainte, tout celà parce qu'un visage unique m'a coupé le souffle en une apnée de bonheur, indéfiniment prolongée malgré d'un peu tristes soubresauts de relative idiotie...Loule City dans le calme d'un Dimanche des familles.
Une caneca - une pinte de bière, quoi - pour marteler la table en appuyant rythmiquement des lettres à noircir le papier que j'aime, celui des voyageurs.
Il paraît que j'aime une femme. Le ciel, le vent, les arbres et les oiseaux, intarissables, me racontent les vertus de cette unique lumière. J'écoute et j'acquiesce, mesurant le danger et la délicate action de plonger au fond du regard d'un être à qui l'on chuchote des mots chargés.
Le moindre geste a plus de valeur qu'un diamant brut à l'eau parfaite. Que faire d'autre dans ce monde, me dis-je ?
Est-ce si important de percevoir le salaire de ses peurs à convertir en joie éphémère, en plaisir, en sécurité aussi fragiles qu'un insecte de nuit?
L'amour de la caresse et de la peau qui frissonne... La musique et la douceur des mots... Et puis ?
Que reste-t-il quand sous le pont de nos bras tout passe ?
Nous, moribonds souriants qui dansent et jouent sûrs de leur présent incertain. On s'accroche à des esquifs émergeant de l'eau furieuse tellement ça urge de croire à quelques moments de bonheur.
J'ai trouvé un trésor mais vouloir m'en emparer c'est le perdre.
Que faire, me dis-je encore, sinon effacer toutes mes mémoires et rouvrir les yeux sur l'inconnu ?
Ce soir, dans ce village Algarvi de montagne le football règne en maître sur les écrans de tous les bars. N'ayant rien ingurgité aujourd'hui, je m'offre des travers de porc....Le délice du «Papagayo ». Gens sympas... Suis seul à cette table mais seulement en apparence puisque tu l'habites de ton silence si intense. Te rends-tu compte que tu rayonnes dans un invisible si puissant que j'entends ton coeur battre la mesure de ces vies multiples ? Le filet de ta voix tel un ru de montagne rafraîchit mon sang au milieu de tous ces convives heureux, en famille, portugais maniant la langue d'Alain Simon, ce poète génial et méconnu.
La solitude, par distraction rêveuse, me rapproche de la mort naturelle ou périlleuse sur les sentes de la jungle indochinoise lorsqu'à chaque pas une
balle peut siffler juste et percer ce crâne pour une seule et ultime fois.
Il y a tant d'amour laissé libre, abandonné au ciel par nous, hommes inattentifs à l'essentiel, à ce fruit parfait devenu invisible pour cause de paresse.
Il me semble que la fuite est aussi une des causes de cette douleur qui nous tient ancrés à l'absurde... Il n'y a nulle part où aller et cela ne sera jamais. Nous resterons, même dans nos mouvances, à l'endroit où l'on est. Finalement, c'est partout.




lundi 16 juillet 2007

14 Juillet



Samedi 14 juillet 2007. Date entre toutes ! Ah! Quelle dérision !
Mais, depuis le temps, on s'en fout.
Aujourd'hui un beau défilé sur les Champs avec en prime de ma légion paternelle, héritage de mon coeur, la légion espagnole, des gars au col bien ouvert sur la poitrine offerte, beau symbole... «Los novios de la muerte», damas y caballeros de la legion avec le sens du sacrifice, de l'offrande. C'est ça que j'aime chez les péninsulaires : leur honneur, leur fidélité, leur don de soi bourru mais déterminé. Imparable. Et le salut traditionnel des légions romaines... La guerre, quoi. La vraie. Le combat, le flirt avec la mort parce que cette vie doit bien avoir un sens. Quoi de mieux que de l'offrir.
Même ignorant ou stupide c'est acte de générosité. Ne dites pas le contraire, civils déplumés assis devant vos postes de télévision, dans vos transports en commun voire de luxe qui valent tout sauf de vrais transports justement, ceux de l'esprit, les joies humaines authentiques.
Pourtant, mon cher, quoi de plus absurde que le spectacle d'êtres qui s'entretuent ? J'en veux pour exemple tout ce qui a trait aux passions humaines classiques. Les religions ( qui nous relient à quoi, je me le demande ), ah, les religions : des chrétiens martyrs aux chrétiens tueurs de sorcières, croisés pour le pire, massacreurs d'albigeois avec leur saint en tête, inquisiteurs et acteurs principaux du pire génocide du dernier millénaire. Se tuant entre eux, même, Barthélémy impuissant est là pour nous le dire. Et puis l'Islam qui s'en mêle aidé des médias qui s'empressent de vendre leurs catastrophes, la catastrophe de la fermeture de l'esprit scellé par des dogmes en béton. Folie de l'homme qui rêve en haïssant de toutes ses forces parce qu'il croit que sa souffrance est la seule. Comme les juifs qui achètent la légitimité de leurs actes en pleurant et en haïssant de plus belle, vendant sur le marché des dupes la douleur des hommes, des femmes et des enfants qui, morts, ont peut-être besoin de respect et de silence.
Tout celà, avidité égoïste de l'homme, des races, des peuples. Et qu'on ne me fasse pas marrer avec cette grande blague du «racisme». Ce sont les plus racistes qui l'inventent et qui l'ont aussi dans la gueule. Tout cela parce qu'ils n'ont jamais le courage ni même l'idée de s'ouvrir au monde, nus comme au jour de leur naissance simplement pour regarder, comme un être vivant sans papiers et sans identité, et pour s'imprégner de cet air que tous les organismes vivants respirent de la même façon pour vivre, bon sang !
Voilà. Fi du politiquement correct. Fi de toutes les modes de pensées. Je dois à tous les vivants ce tel quel de ma vue solitaire. Le commun des mortels a au moins une chose en commun, un partage intégral de la douleur et personne n'en a le monopole ou alors, si tu veux, chacun en a le monopole, c'est un peu pareil, non ?
Pas de compromis avec l'absurde, pas de compromis avec les dicteurs de lois et de dogmes, avec les cerveaux cimentés de certitudes et toutes ces attitudes pourries, il faut bien le dire, parce que ce qui gouverne le monde, mon cher, encore bien au dessus du désir et de l'espoir, c'est bien la peur. La peur maîtresse dans l'art du déguisement qui te sourit avec des dents sculptées dans la plus exquise blancheur.
Allez, salut. Je te retrouve un peu plus tard au café des artistes.

dimanche 8 juillet 2007

Changement

Comme toujours, le « changement étant l'essence même des choses », les brumes se dissipent et la lumière apparaît, nue. Telle la femme qui se découvre en épluchant, sensuelle, ses derniers voiles chargés d'effluves et de merveilles inassouvies. Sous la paupière aux cils délicieux, son regard envoie des rayons courbes qui t'enveloppent et tu n'es qu'un oiseau pour le chat, si j'ose dire. Comme il est bon de sentir ces pièges se refermer sur notre impuissance momentanée.
Ceci dit, le ciel est là pour rappeler l'immuable et apaiser mes fantasmes agités. Je dois avouer que cette lumière d'une radieuse matinée de Juillet m'enlace alors que j'écris dans la pénombre de ma mansarde, paradoxe dont je suis friand.
Il est temps de fourbir mes armes avant de partir au combat. J'ai tout le temps du monde mais il presse. Dans mes retrouvailles secrètes sur ce champ de bataille étonnant, les ennemis sont pleins de charme et leur prélassement leur arme la plus puissante. Ils savent comment vaincre cet être instable qui ose brandir, arrogant, les mots profonds qui peut d'un coup les effacer du paysage.
De joyeux duels qui annoncent la paix future ou bien une entrée en contact avec l'imparable.
Je sais que tu te demandes ce que signifient mes bavardages, mais patience, on n'en a pas fini.
Ce n'est qu'un début.

samedi 7 juillet 2007

In the fog

Tout n'est pas si simple, qu'on le veuille ou non. La simplicité est absolue mais n'a rien à voir avec nos vies ordinaires, dites réalistes. C'est bien mon avis donc je le partage avec vous, nobles terriens. En ce moment, vivant une relative et austère solitude entre les murs de ma retraite dorée - en l'occurence une mansarde aménagée sous un toît bruxellois - tout semble accélérer. Je m'aperçois de la valeur énergétique de l'imagination et du fonctionnement mental sauvage des masses tendres que nous appelons cerveau. C'est bien de celà qu'il s'agit, de ce qui se trouve au sommet de nos épaules humaines avec oreilles, yeux et tout le toutim. Bien sûr, je me marre et d'ailleurs passe mon temps à celà ou du moins j'y aspire. Allez savoir... Au sein de cette absurde état que je nomme conscience, faute de trouver mieux, tout m'apparaît si fou que je me sens perdu. Ni les alcools momentanés, ni les distractions de ce siècle n'y peuvent rien. Il est impossible de fuir. Seul, tu dois assumer la complexité du brouillard inhérent à ta nature, cher terrien. Aussi, mû par un brin d'optimisme, au-delà d'une logique surranée aujourd'hui en ce vingt et unième siècle d'une ère tout à fait arbitraire, bien sûr, au-delà d'émotions usées par des temps sans commencement, j'avoue tout. Point n'est besoin d'une torture de plus. Ces tortures ont toutes été utilisées depuis toujours par ces humains dont on ne requiert plus aucun inattendu.
Quoi de nouveau sous le ciel, n'est-ce pas ?
... Donc j'avoue la lumière. Eh oui. Je l'expurge, l'ingurgite et pourtant ne puis longtemps la supporter tellement sa simplicité m'effraie. Dans un sens comme dans l'autre. Celà dépasse tous les cercles vicieux de tous les concepts du monde. Moments de grâce où simplicité rime avec vie, avec souffle, avec instants plus précieux que nos propres prunelles.
Chère bande de nazes, que dire de plus pour ne pas affecter vos patiences et la mienne ?
Rendez-vous dans le libre espace de nos prochaines rencontres.

vendredi 6 juillet 2007

Premiers pas




À la sortie de cette salle obscure mes yeux sont agressés par la lumière. Et pourtant. J'ai vu Le film. Une narration poétique merveilleusement mise en scène, une pièce de théâtre géniale jouée par des êtres totalement inspirés, professionnels de haut vol à la sensibilité exacte. Je me prélasse sur un nuage de rêves tout en dirigeant ce corps dans le dédale des rues et avenues encombrées d'un peuple assoiffé de consommation. Fourmilière pleine de vie - un énorme paradoxe - malgré ce côté rabelaisien à la Panurge, si vous voyez ce que j'essaie grossièrement de suggérer.
Ravi par les images et les sons dont mon esprit est imbibé, je vois la vie toute lumineuse, oubliant pour quelques fugaces instants les lourdeurs dont mon existence se gave, les difficultés égocentriques dont, en expert, j'excite le déploiement quotidien, jalonnant mes jours d'absurdité.
Comme c'est beau cette goulée d'air pur au coeur même d'un monde toxique. Absurde aussi, quelque part, puisqu'il faudra plus ou moins vite retomber dans la médiocrité que je façonne à grand force. Et pourtant. Cette envolée des sens n'est pas passée sans laisser de traces. Je m'y accrocherai, je le sais, comme un pauvre perdu à sa bouée de fortune au milieu des furies océanes.
Point lumineux, mon étoile du soir est rentrée dans ma vie.

jeudi 5 juillet 2007

Continuum

Salut !
Si tous les jours n'accouchent pas d'une note, d'un aphorisme ou d'une blague facile, on peut néanmoins s'estimer satisfait de ce continuum naturel des mots qui ne s'émeuvent ni de la durée ni de l'espace. Ah ! Liberté, enfin, d'exprimer comme le jus d'un citron la moëlle de mes tripes profondes, là ou se dissolvent les canulars égotistes de mes consciences de surface. Eh oui ( et de simuler le ton de Jean Gabin au moment de lancer une tirade modulée par Michel Audiard ), je donne dans l'emphase mais comment faire autrement pour présenter mes délires ( au sens strict ) qui mélangent tous les degrés de la subtilité. Tout cela pour laisser issir le simple et le clair.
Ha Ha Ha, plèbe, masse ou tout ce que vous voulez pour décrire l'imbécile, le vulgaire et le stupide en même temps ( je pèse mes mots, il n'y a pas redite ), voulez-vous pour une fois décrasser vos esgourdes et vos comprenures trop nourries de n'importe quoi?....
Voilà. C'est bien. Nous allons peut-être entamer le voyage sur cette carte du tendre de nos océans intérieurs secrets. Et ce n'est pas une blague.
À tout de suite !