jeudi 5 novembre 2009

Le gadjo ne peut éteindre sa soif d'absurde

Ce monde où le cheval n'est présent qu'en boucherie ou sur des champs de courses, ce qui m'apparaît comme identique aujourd'hui ,va vite, très vite. Trop vite. Le gadjo ne sait plus goûter les joies simples, il s'est enfermé dans de gigantesques centres de détention où quelques uns, il est vrai, jouissent de faveurs particulières. Mais en règle générale, nous vivons une "civilisation d'enchristés". Je ne peux mieux dire. Le tsigane - je parle du vrai, du gitan, du voyageur éternel pour qui ne comptent que la famille et le ciel qui la guide - possédait une rare qualité : la faculté d'adaptation à n'importe quel système, au gré de ses rencontres, tout au long de siècles d'errance.
Mais là, vingt et unième siècle de cette chronologie inventée, ça devient un peu trop fort, un peu trop bitumé et les traditions s'effritent pour ne pas dire qu'elles ont déjà disparu.
Il ne reste alors que quelques voyageurs égarés, solitaires. Cependant, obéissant à la loi millénaire du "brouillage des pistes", leur esprit intact est quelque peu protégé par les oripeaux et l'attitude de pauvre idiot qu'ils affichent volontiers, inspirant une vague pitié ou un mépris certain aux contemporains rencontrés.
Ils passent inaperçus et c'est tant mieux : ils sont trop rares et leur unique possession, la science de la vraie liberté, est trop précieuse pour être transmise n'importe comment et à n'importe qui.
Par amour, ils gardent le secret, laissant ici et là quelques miettes aux affamés dont les dispositions d'un jour ou d'un soir permettent une certaine ouverture, une écoute authentique par ce qu'il leur reste de cœur et d'intelligence.
les derniers voyageurs sont des veilleurs qui se montrent très rarement. Lorsqu'ils le font c'est en entier, sans rien garder caché. Ils transmettent, c'est leur vie, leur don, leur dernière raison de ne pas rejoindre les plaines secrètes dessinées dans les cieux.
J'en avais rencontré un, je l'avoue et l'ai reconnu bien tard. mais les bribes qu'il m'avait laissées, je les ai reconstruites pour voir et comprendre son enseignement. J'ai d'ailleurs fini par le retrouver le vieux voyageur, un jour par hasard (le terme me fait bien rire mais il faut bien utiliser le vocabulaire n'est-ce pas ?). C'est là que mon voyage a réellement commencé. Je sortais de cinq ans de légion passés au Deuxième Étranger d'Infanterie et j'errais dans les rues de Paris...
( à suivre...)

lundi 19 octobre 2009

Désespoir bon marché ou non-espoir branché


Comme parfois pour le marin, l'horizon avance vers toi en épaisses nuées de plomb, l'air est lourd, la menace imminente, tu es seul sur ton quarante pieds ( ou douze mètres si tu veux, plus ou moins ), sans énergie, déjà épuisé par des nuits de lutte. Il ne reste plus qu'à faire front. L'attente est vaine d'espoir, tu es soûl d'impuissance, tous les instruments de communication à bord sont brisés. C'est "l'œil du cyclone", ou comme tel : pas de vent, silence de mort...
Deux options, en gros : la panique qui procède du désespoir logique face à l'inéluctable, morne panique ou crise hypnotique. Tu es comme plaqué sur le pont ou abattu dans le carré.
Ou bien le calme face à cette terrible beauté, cette merveille de l'océan et du ciel conjoints dans l'immense. Pas de peur, pas de pensée mais une prière qui monte, s'amplifie, se mêle aux courants dans l'air et dans la mer, une présence au danger avec dévotion envers le sublime. Plus rien ne compte...Ta tranquillité est terrible. Existes-tu encore dans ce sombre tableau ? Oui, plus que jamais. Seules les petites choses ont disparu. les petites peurs, les petits égoïsmes, les petites pensées, les choses infirmes...
Alors, même ton épuisement sera félicité, amour tendre au milieu de la violence qui se prépare et les premières brises, comme de premières salves, te fouetteront les sangs.
Tu sais, mon gadjo, le gitan n'est pas trop amoureux de navigation. Il existe cependant des circonstances où rien ne se passe comme tu l'avais planifié et l'homme des chevaux peut se retrouver au milieu des eaux furieuses.
Après tout, dans ton esprit, n'est-ce pas un peu pareil ?
Le nomade, ton ami de toujours, ne sait même plus s'il pose les pieds quelque part, la douleur est trop forte de voir l'espace se transformer en prison pour tous ces perdus sans dieux purs. L'air irrespirable, les sons violents, brutaux, les paysages si laids. Il est difficile de voir la beauté du monde, certains jours.
Il n'attend rien depuis longtemps ton frère nomade, il ne peut que regarder tant que son cœur bat encore le tempo de la promenade...

dimanche 4 octobre 2009

Traité de Lisbonne, privatisation de la poste

On dirait que les fonctionnaires ont les foies. Cette sainte organisation que fut autrefois les PTT " que le monde entier nous envie"( je cite l'éternel Michel Audiard dans "Le cave se rebiffe", c'est pourquoi je reste au présent de l'indicatif alors que l'on parle déjà d'un lointain passé), devenue la proie des dogues syndiqués et de la paresse française, branle sur sa base. Devenant "Privée" on y gagnera sûrement en efficacité. Ceci dit, il y a aussi Lisbonne, cette ébauche de Grande nation fédérée. Progrès, ô progrès, que signifies-tu ?
Je me demande si je ne préfère pas la paresse, un certain bordel national ( on est habitués), et des nations qui se dissolvent dans la brume matinale. Une espèce de liberté à la française, mégot de gitane maïs au bec, nez piqué, œil glauque mais habité, dans un coin, d'une lueur mutine.
Trop d'organisation signifie donc trop de monde, c'est là qu'on étouffe...Il reste encore le Puy de Dôme peut-être, quelques coins perdus d'Auvergne ou de Navarre à condition bien sûr, qu'on y trouve des bistrots. En France, le contraire est quasi impossible.
Moi, le nomade fou, obligé de m'adapter, c'est encore cette décadence là que je préfère : un plancher,donc un toit, de la paille, un poêle à bois, des livres et des bouteilles.
Avec une croupe généreuse de bistrotière pour venir de temps en temps à la rescousse

jeudi 1 octobre 2009

Avis à vie


Il existe une manie chez les mammifères doués de la parole, c'est cette propension à " avoir des opinions " sur tout et le contraire de tout, sur tout et n'importe quoi. En ce vingt et unième siècle plus que jamais, ce brassage d'avis véhiculé par la presse, la toile, l'audiovisuel en général n'a jamais atteint autant de force et de complexité. C'est là le danger.
En d'autres temps moins "modernes", avec une technologie inexistante ou presque, les gouvernements se chargeaient d'alerter l'opinion publique pour faire leurs guerres et rencontraient - les exemples abondent dans le passé récent ou plus lointain - une unanimité facile.
Les émotions,
issues de l'égoïsme économique et de la volonté de puissance ( Les empires français, britannique et allemand pour citer de proches exemples ), se vivaient au sommet avant de se propager vers la plèbe.
Les lieux communs façonnant la mentalité de chaque peuple étant partagés de manière unilatérale.
D'où les guerres bien connues du 20° siècle, chaudes ou froides, pour illustrer cet axiome : l'opinion est le ferment des émotions, les émotions sont la cause du bordel. Mot suffisamment explicite, je ne trouve pas mieux.
C'est très con mais comment en réchapper ? L'analyse devient longue et compliquée lorsqu'il s'agit d'une masse d'individus groupés en nations et les dites nations formant une civilisation. Pire qu'une bombe atomique, le plus à craindre
est bien la cause de sa fabrication.
Les édifiants messages de liberté, de droits de l'homme ( ne trouves-tu pas que la nécessité de rédiger un texte où sont précisés ces droits est un signe certain de décadence profonde )et tutti quanti, revêtent le costume de la plus absurde tartufferie.
Des as de la tchatche les responsables. Une vaste communauté de persuadés, les uns authentiques les autres un peu moins et dans tous les cas des imbéciles au sens large.
Mais que peuvent-ils ?
Qui ou quoi a éduqué ces hommes, ces responsables politiques, religieux et autres, ces détenteurs du pouvoir d'un instant ?
On est face à l'abîme, face à un crétinisme ne datant pas d'hier. Tout cet amas de vivantes contradictions recèle sans doute un historique lointain et complexe. On pourrait remonter le temps jusqu'au néolithique, au moins. Cela servirait-il à quelque chose ?
Il nous faudrait un superbe raccourci pour ramener le calme sur le monde.
Alors, mon gadjo, une fois de plus le vieux nomade arrive à la rescousse, sans qu'on lui demande, parce que l'indifférence oisive n'est pas son fort.
Respire un bon coup, profondément. Pose ton regard devant toi. Ton esprit nu goûtant la vie qui dévale dans les couloirs de tes veines, ris de ce rêve idiot. Vas donc caresser l'encolure de ton cheval et offre lui quelques brassées d'herbes fraîches.
Tu verras même une étoile en plein jour.





vendredi 11 septembre 2009

Tristesse du rurikide


Il y eut l'espace et après lui les steppes.
Elles furent intelligentes comme seule peut l'être la terre vivante qui nous porte, se faisant alors immense pour laisser s'épanouir les cieux, les vents et les orages. Pour que la pluie soit violente, pour que le cheval galope avec ses yeux fous, l'écume moussant à la commissure des lèvres, coulant sur le menton jusqu'à la barbe. Il y avait des hommes petits aux yeux finement fendus, au regard d'acier. Leur âme, leur coeur et la steppe se confondaient dans leurs rares appels silencieux ou dans leurs cris lorsqu'ils chargeaient, sabre au vent, l'immensité vide à la beauté éblouissante.
En ces temps on savait la valeur d'un mot et l'oreille connaissait les sons. Les sons porteurs de sens.
Aujourd'hui, petit parigot assis au comptoir du café du commerce déchiffrant "Le Parisien" ou jouant sur les touches de mon clavier au bureau, je suis largué dans un immense dépotoir qu'on a bien pris soin de décorer de mille et une façons. En dur, même pas en carton-pâte.
Ce qu'ils ne savent pas, ces mammifères sans force, c'est que la mémoire m'est restée, intacte, totale même si je joue le jeu de leur maladie.
Pauvres hères, il ne font guère illusion.
Dans leur berline de luxe ou à traîner leurs oripeaux sur les trottoirs.
Les saintes familles aussi avec leurs gosses mignons et sages - pas toujours, il y a de plus en plus de petits cons parce qu' il n'y a plus d'âge non plus, ni d'éducation d'ailleurs - les intellos, les étudiants, les ménagères, les jolies qui remuent leur fion avec finesse mais sans scrupule ha ha ha. Les puissants du jour qui existent et parlent, parlent, parlent à n'en plus finir pour négocier ce rêve dont plus personne ne sait que c'est un cauchemar fatidique. Tous courent parce qu'il faut bien faire quelque chose ne serait-ce que pour payer des impôts et quelques plaisirs arrachés par ci par là, en d'infernales vacances.
C'est comme ça camarade, cher ami invisible au-delà des temps, cher ami choisi pour ta bienveillante écoute.
Il ne me reste plus qu'à m'asseoir.

jeudi 13 août 2009

Naviguer à vue

Et encore, sans compas, rien d'autre que l'attention en éveil dans le brouillard et la nuit tropicale silencieuse - sauf le clapot - on est bien !
Imagine un peu un décor similaire au niveau du signifiant mais aux apparences bien différentes, disons une mégapole du 21° siècle avec ses mouvances, ses récifs et ses obstacles inattendus: tu te réfugies finalement dans le carré ( ta piaule ) après avoir bloqué la barre sur un cap choisi pendant que le vent est plus ou moins stable, en t'attendant plutôt au pire qu'au meilleur . La bouteille de rhum, juste ce qu'il faut pour laisser le stress se défiler gentiment et laissons faire leurs caprices aux vents, aux courants et à tout cet invisible filet de circonstances entremêlées en nasses obliques. À part le calme et l'humour je ne vois pas d'autre répit dans cet entre-deux.
Rester totalement indifférent à sa propre destinée, sans le moindre complexe, même joyeux ( on est vivant quand même), voila qui semble sage en des circonstances troubles comme celle d'une nuit à glisser sur des hauts-fonds coupants tel le fil d'un rasoir.
Résultat ? Pas de résultat. Dès qu'une ombre de vie passe, ça devient sympa, on lève son verre à la catastrophe comme à la chance lumineuse qui va nous sortir de ce mauvais pas.
Un battement de coeur, deux battements de coeur, trois battements de coeur...Chaque fois une santé à l'invisible compagnie...

lundi 3 août 2009

Ma poésie

L'amour, le vrai, le vécu, est une chose bien rare et difficile à comprendre pour le plus grand nombre.
Ainsi le crois-je.
Impossible de séparer l'amour de la pure intelligence.
Ainsi ai-je expérimenté.
Maintenant, dans la solitude à la fois lourde et sereine qui est mienne, l'océan de mon coeur ayant dépassé l'espoir, la richesse des silences de tout ce qui vit peut enfin abreuver le seuil de ma conscience qui embrasse.
Ainsi je continue le voyage du gitan de l'esprit avec pour unique monture la tendresse de l'instant qui passe marquant par son sceau de fer rouge la douleur ou la joie et ces libres regards qui jaillissent de l'indicible.

jeudi 23 juillet 2009

Misère ou respiration ?

Il n'est vraiment pas possible de VIVRE en restant coincé par ses propres misères, donc : l'espace céleste et intérieur se rejoignent en un lâcher prise, sans émoi petit mais avec le goût de la liberté, toujours indicible, puis l'on disparaît dans toutes les formes de beauté, immortels.

lundi 25 mai 2009

Comment savoir

Comment savoir ce que signifie aujourd'hui "être humain" ?...Et pour qui d'ailleurs ?...
Finalement l'histoire de l'Europe nous livre quelques clés....Par périodes et pour des groupes d'individus.
Cependant la signification de quelques unes de ces clés, qu'on les nomme "Humanisme" ou "Philosophie des lumières" voire "Renaissance" par exemple ( c'est vrai que la France joue un certain rôle sur ce continent ), contredirait donc tout le reste? L'existence de modèles sociaux antérieurs, sur une longue période, serait erronée ?...Ce n'est pas très clair bien sûr malgré les révolutions qui suivirent en Europe comme ailleurs et malgré les nouveaux idéaux politiquement et spirituellement corrects issus des sociétés d'iceux ( pas toujours vivables pour les groupes hominiens de races diverses peuplant la planète, c'est un fait).
Mais - il y a un mais - les bipèdes soit-disant "intelligents" que nous sommes ( là encore un terme qu'il faudrait définir de façon plus poussée selon mon avis pas humble pour un sou ) sont-ils uniquement des sous-ensembles de sociétés plus ou moins organisées ?
Il me semble que l'on nage en plein flou à ce jour. Que seules certaines religions à caractère "moral", quelques opinions à caractère gnostique, politique ou autre prônant plus ou moins un code de conduite ont quelque ascendant sur cet "humain lignage" en perte de tout ( il n'y a qu'à voir le bordel ambiant camarade).
Résultat ( il faut bien que j'abrège pour que l'égaré en train de me lire ne s'impatiente pas... mes excuses pour le terme cher lecteur, tu connais mon sens de la dérision bipolaire ): déchirements, passions partisanes conduisant à la folie meurtrière, hypocrisie de nantis comptant bien le rester aussi longtemps que possible par tous les moyens, masses populaires stupidifiées par un monde médiatique sans trop de scrupules du fait de l'ignorance voulue ou inconsciente de ses vraies responsabilités, consommation envahissante pour soifs sans bornes engendrant les crises naturelles produites par les désirs et les petits rêves frustrés, tout cela débouchant bien entendu sur le désespoir et la haine que seule la bêtise peut inventer...Tout cela encore sans compter la misère sévissant sur le monde par la faim, la soif, la torture infligée, de quelque nature qu'elle soit, et toutes ces sortes d'horreurs que le monde ne connaît que trop bien.
Voilà un grand résumé d'une situation peu enviable pour cause de connerie généralisée et autocréée, il faut bien employer les termes tels quels.
Pour les faits, il existe aujourd'hui suffisamment de rapporteurs de tout pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en parler.
Alors ?
Que décider, comment voir clair ?
Entre nos attentes de bonheur et nos trouilles de tout où trouver la saine voie qui nous tirera d'affaire ?
Là, camarade, écoute-moi bien en tant qu'ami de tout ce qui vit. Le mot clé que je t'offre gratuitement et sans engagement de ta part se nomme : Liberté.
Cependant, puisque ce n'est qu'un mot au nom duquel on a commis beaucoup de crimes ( rappelle-toi la française révolution de quelques persuadés d'eux-mêmes ),je t'offre en prime l'idée d'entamer une recherche personnelle approfondie afin de prendre à bras-le-corps ta responsabilité d'être vivant plus ou moins conscient. Avec, comme cadeau de bienvenue dans l'univers du signifiant clairement signifié et compris, un indice de base :
Ouvre ton coeur et ta tête en même temps !
Bon voyage!



dimanche 10 mai 2009

Bouillante, glacée ou toute en nuance

Il est parfois bon de s'arrêter sur un livre ou deux qui éclairent l'époque que l'on vit sous un angle plus nuancé, plus précis, offrant un autre goût que celui de cette réalité assénée tous les jours par des médias devenus commerçants du scandale, de la souffrance, de l'horreur ou du dérisoire...
Je viens de lire " Rapporteur de guerre" de Patrick Chauvel. J'avais lu il y a de ça quelque temps "Sky", récit très fort des mois qu'il passa accroché à une patrouille de jungle, une unité d'élite pendant la guerre du Vietnam avec à sa tête cet indien des plaines devenu guerrier pour l'Oncle Sam...
Je lui dit d'abord merci. Merci pour tous les risques encourus dans le seul but de nous offrir un témoignage vrai, pas un récit édulcoré et politiquement correct. Des images fortes, des photos avec en prime les paroles de leur auteur c'est mieux que tous les journaux du monde parce que lui, il y était. Sur le terrain, dans la boue et la souffrance partagée, sans autre parti-pris que celui d'être un témoin aussi impartial que possible. Témoin des passions humaines,témoin pour les victimes de quelques hommes de pouvoir, de décideurs lovés dans leur confort, témoin de la haine exacerbée par le désespoir...
Il nous rappelle, sur le terrain, l'attitude éthique de ces grands anciens dont Joseph Kessel est l'archétype au niveau du reportage écrit.
Comment, après de tels témoignages regarder un journal télé de la même manière ?... Lire un journal en sachant que la désinformation fait partie du paysage par nature, par passion politique ou simplement pour satisfaire les lecteurs ?
Avec ce temps on oublie la vie... On vit par procuration, on se fait fabriquer des idées, des goûts, des modes de vie par voie télévisuelle ou autre.
Liberté, tu n'as jamais été aussi loin des hommes alors même que les pays dits démocratiques défendent le contraire.
Cruelle ironie, absurde mais logique après des siècles d'erreurs...
Pour en dire plus j'attendrai que mon humeur soit au beau fixe afin de ne pas moi-même me laisser embarquer dans une passion de révolté.
Je retourne à ma musique en pensant à vous, mes contemporains de toute race et de tous pays...

mercredi 22 avril 2009

Ô musique, son du tréfonds des cieux

C'est en écoutant ce soir David Helfgott interpréter le concerto n° 3 de Rachmaninov que la mémoire m'est revenue... L'Allemagne, Düsseldorf, été 1970, une famille teutonne accueillante après un passage en Corse. Je suis encore ébloui par les beautés des falaises rouges entre Ajaccio et Calvi et plus encore par ce qui venait de m'arriver en Provence près d'un port de plaisance qui se révéla être la porte du ciel que j'avais toujours guettée...
C'est là, tout près de Düsseldorf que j'entendis enfin pour la première fois Le concerto, que je communiai avec ces accents venus du fond de l'âme russe, force propulsante au-delà des décors trop fabriqués du monde dans lequel j'avais échoué depuis ma naissance....
Ce fut là que la poésie de toute chose me prit dans ses bras invisibles, malgré ou avec l'aide de deux comparses italiens, errants comme moi dans ce pays dont nous voulions intégrer la langue...Nous communiquions en anglais, ils m'apprirent toutes sortes de jurons en italien et nous ingurgitâmes avec joie force pizzas dans la vieille ville peuplée de germains...
Depuis ce jour, plus ou moins consciemment, je suis le cours de ma folie, de ma soif de beauté, de pureté et d'amour...Pas ces "clichés", ainsi que les nomment certains de mes contemporains osant ternir ces vocables par la veule moquerie que seuls les couards connaissent...
Pas de peur donc, ma poitrine ouverte, blessée, mille fois saignante et l'humour toujours sauf camarade, selon l'esprit guerrier légué par les hommes vrais, bien au delà de ces hominidés fragiles dont on voudrait nous offrir la parenté, ha ha ha...
David Helfgott joue encore les derniers accents en ce moment même, lui qui côtoya les abysses de la folie...Quelle est cette force transparente qui nous noie dans le ciel ?

lundi 13 avril 2009

Le calme, la vision et la vie

Il existe parfois des enchaînements d'instants où l'on pourrait croire que tout est possible.
Mais seul un langage exprimé sans le moindre artifice peut tenter d'offrir, par le biais de cette magie au-delà des concepts de ce bienheureux cerveau, cette liberté où l'espace et le temps disparaissent comme un couple uni dans un parfait orgasme dépassant cette dualité homme-femme cause de tant de malentendus...


Une chambre sous les toits, un homme allongé sur son lit, relax...
Des images sur un mur, il rêve en toute conscience du temps passé, du présent douteux et de l'avenir inconnu. Il rêve de ces Grands Êtres qui passent inaperçus alors que leur présence s'étend partout depuis toujours. Puis il voit que le temps peut s'étendre lui aussi, se détendre même et embrasser l'espace infini, que chaque instant de vie ne meurt jamais malgré les corps qui semblent disparaître.
Ces corps n'auraient-ils pas une place trop lourde dans la vie qui s'exprime partout ?
Pendant quelques nanosecondes, ici et là, il a l'intuition de cet ensemble qui ne peut tenir dans la vision d'un homme à moins que cet homme se dissolve dans la vision elle-même, plus vaste...
Alors il comprend que l'amour n'est pas un vain mot : il est seulement très incomplet dans l'esprit des hommes et des femmes, mélangé aux distorsions égocentrées générées à cause de corps trop lourds, même maigres....
Reste "la musique du silence" du copain Leo qui aimait son chimpanzé.

lundi 2 mars 2009

visions factices jusqu'à la beauté

Arpentant les trottoirs de la cité j'eus la sagacité de me taire un instant
Ce ne furent ni le clown ni l'intello de bas étage qui émergèrent
Ce fut le poète
Entre les braillements et les regards avides, blasés, fatigués de vivre
Ce furent les milliers de souffles inconscients, balayant les murs et les néons
Qui battirent le tempo de la promenade
Au peuple des esclaves je remet mes pensées chaudes d'amour volatil
Les décors curieux, initiant les cauchemars de plus d'un
Disparurent un instant dans les ronronnements de la mégapole
Il fut possible alors de s'apercevoir
Que le ciel entier baigne toute chose
Cela suffit amplement

samedi 28 février 2009

Cartes sur table

Géopolitique, mot clé, mot magique, escroquerie majeure du 20° siècle, passage inaperçu parmi les troupeaux avachis composant les nations de ce monde. Tout est là pour distraire : guerres, soi-disants idéaux à défendre, horreurs bien commodes, comme si l'histoire avait effacé les mémoires collectives depuis l'aube des temps...
Tel un animal acculé face au chasseur féroce, l'être - celui que l'on appelle humain puisqu'il faut bien nommer les choses - est subitement distrait dès que son environnement immédiat est menacé. Tout est oublié d'un coup, voilà l'économie du jour, la ration quotidienne... et quelques caciques de l'instant, monstres ou sauveurs, croient diriger la danse : quelle rigolade...
Ce monde ressemble à un désert dont les habitants auraient perdu toute sagesse naturelle. Loin de nous les hommes bleus économes de leur soif, au pas lent et au geste sûr, la pierre contre le ventre pour tenir la faim...
Le désir éclate, la peur ronge, la bêtise règne en maîtresse et se fait passer pour une reine pleine de malignité, et cette peur idiote engendre des haines bien faciles tellement le désir de confort joue les anesthésiques...
Ô sinistre tableau pourtant véritable, tu me fais penser à une oeuvre de Jérôme Bosch qui dans l'horreur avait quand-même ce putain d'humour qui sauve le monde...
Le monde n'en peut plus de jouets, jamais communion entre les hommes fût autant absente en ces temps de communication dont la perversité n'échappera pas à celui qui, libre de toute chose au monde, sait reconnaître ce qui est authentique de ce qui ne l'est pas. Par authentique s'entend un peu de fraîcheur d'esprit, de lucidité, d'intelligence, d'amour vrai ( celui qui donne, donne et donne encore ), d'écoute, oui, d'écoute bordel, la vraie, celle qui prouve qu'il existe de la vie et que certains vivants sont capables de s'oublier un instant pour s'intéresser à autre chose qu'à leur propre misère...
Ah oui, on parlait de géopolitique de mon cul, éternel problème nous ramenant au despotisme éclairé de ces braves du 18° arrondissement ( pour arrondir les angles qu'ils croyaient gommer, pauvres philosophes de mes deux : sincères sans doute, mais...).
Voilà, nous y sommes. Et lorsqu'il faut nommer un chat un chat, l'exercice devient périlleux puisque nous sommes cernés par cette connerie rabelaisienne-panurgienne à laquelle peu d'entre nous échappent.
Oui, je sais que dans cette satire gratuite je reste vague mais je m'en explique, c'est pour donner du mou à la corde qui peut soit nous pendre soit nous sauver de la noyade idiote : aux lucides de choisir. Dans lucide il y a lumière, luz en castillan latin, nous sommes nés libres nonobstant la déclaration des droits de ducon bien inutile et totalement hypocrite. Il faut vraiment avoir tout oublié pour jouer à ça : tout est là depuis toujours et il y a encore des pervers qui veulent s'en mêler ! ....
Camarade, je ne suis pas anar et politiquement incorrect pour rien !

mercredi 25 février 2009

Premier jour

Célébration des nobles ruminants sur tous les continents de la planète bleue avant l’entrée de plain-pied dans l’année du buffle de terre et je pense à Sitting Bull, guerrier et shaman, visionnaire intact, dernier témoin profond d’une nation composée de tribus, la plus belle harmonie réussie par l’homme face aux mégapoles-cimetières explosant à chaque seconde dans le désir et l’aversion multipliés à l’infini. Perversion quotidienne passée dans l’inconscient, esclavage même plus consenti puisque la lucidité s’en est allée depuis longtemps déjà. Il reste le regard des rares hommes libres, cachés parmi la masse, lumières silencieuses agissant sans agir dans la beauté du secret.

dimanche 15 février 2009

Les méandres de l'imposture

Que ce cerveau soit complexe nous le savions depuis un certain temps.
Seulement voilà, les théories le concernant, même évoluant, sont ennuyeuses. Ce ne sont qu' explications mécaniques très extérieures donc insuffisantes.
De cet ennui plongeons instantanément dans le vécu de l'expérience, bien au-delà des travaux de labo utilisons pour une fois nos capacités encore intactes.......peut-être.
Le passé du bipède sapiens nous a offert de nombreuses formes d'éthique parfois sous le couvert de religions ( souvent astreignantes et infligées ), tout cela pour afficher une certaine harmonie entre les hommes, leur permettre de dépasser plus ou moins leurs peurs viscérales et les remplaçant souvent par d'autres afin de créer une sorte d'enthalpie sociale, une homogénéité de groupe. Basique survie.
Hélas il est clair que les leçons du passé ne servent à rien, les mêmes erreurs sont toujours commises sous d'autres formes comme si elles pouvaient être trompeuses.
Par erreur s'entend, par exemple, douleur infligée par un certain nombre de bipèdes à d'autres, une négation de l'harmonie précitée en quelque sorte.
On peut faire dire n'importe quoi à n'importe qui, surtout dans une société où l'information pullule grâce à de nouvelles technologies axées sur les phénomènes plutôt que sur la valeur de ce que nous pourrions appeler "esprit", terme vague à l'extrême mais le seul, en français, qui puisse encore donner - de manière conceptuelle au moins - accès à nos informations très profondes, personnelles et donc collectives.
Assez joué donc. Rien ne peut être prouvé même avec ce que l'on nomme "tangible".
Tout, comme toujours, n'est qu'une lutte de pouvoir déguisée sous diverses formes.
Pouvoir de soit-disant intelligences, sciences, politiques, religiosités, de soi-disant dirigeants politiques, religieux ou autres.
Assez donc.
D'autant plus qu'avec l'explosion des populations, des cités et des industries tout part en folie ingérable. il suffit d'être un observateur sans complexes et surtout sans parti pris.
Les systèmes mis en place au cours du temps favorisent-ils la vie de ce pauvre sapiens égaré sous les étoiles ?
En ce qui me concerne, les doutes sont puissants.
C'est pourquoi j'ai choisi la poésie et l'anarchisme spirituel, termes qui pour moi signifient liberté de l'esprit, ouverture à la beauté et à l'amour authentiques pour autant que ces mots puissent définir une vision partagée.Ce n'est pas évident.
Le langage est la plus malléable des choses et une des seules qui permette la communication. Ce n'est donc pas si simple pour des êtres aux circuits neuroniques si nombreux.
Mon esprit est totalement secret, sa valeur est indicible et je partage cette merveille avec tout ce qui vit sans qu'il n'y paraisse. Il y a, c'est un vrai paradoxe, de quoi se sentir un peu seul parfois.
Donc poésie, offrande silencieuse ou musicale, tout face au lourd ennui de l'imposture qu'il faut pourtant bien faire semblant d'intégrer, solidarité oblige...Ou politesse teintée d'un humour penché, peut-être triste.