mardi 25 mars 2008

Le bordel, certes, mais mesquin

En restant simplement assis, l'esprit attentif à tous les phénomènes, pas mal d'agitation se présente aux portes de nos consciences. D'où certains doutes sur la réalité de ce cirque non pas frisant mais avalant le ridicule selon, puisqu'il faut bien relativiser les choses, un minimum d'humanité, de bon sens, de bonté si possible voire même d'intelligence, ce mot qui sonne parfois creux tellement on se demande ce qu'il signifie. Tu sais bien, on a souvent besoin d'exemples lorsqu'il s'agit de comprendre. Là, tu te retrouves tout seul avec ces doutes sur les raisons du comportement totalement irrationnel des humains de ce temps, en tout cas tel qu'il nous est véhiculé par le monde médiatique. Il faut bien jauger - et je n'ai pas rajouté par inadvertance de a entre le j et le u, c'est volontaire - en fonction de nos cultures, de nos éducations, de nos sensibilités construites à l'aune de nos traditions ancestrales et de notre héritage génétique. Ça devient dur. Tout le monde dit tout et le contraire de tout. Les politiciens connaissent cette propension sous le terme : « langue de bois ».
Quelque part on s'en fout, camarade, on en a tellement vu et entendu que nous savons à quoi nous en tenir sur la marche des choses.
Nous sommes en 2008, année adoptée par toute une planète comme mesure de temps et je fais bien sûr référence à l'actualité mondiale, nationale, jusqu'à celle du village où tu résides, dans ce magnifique Lubéron, incognito, pour t'adonner sans être dérangé à l'épanouissement de ton art musical. Bien entendu je ne m'abaisserais pas à mentionner toutes les folies - selon ma jauge encore une fois - qui me font t'écrire ces babioles mentales. C'est juste pour entretenir le contact et m'assurer, si c'était possible, que je ne suis pas complètement timbré.
Moi-même, tu le sais, je vis comme un ours qui grogne dès qu'on frappe à la porte. Pour être bienvenu il faut apporter la ration de miel.
La philosophie Kantienne nous laisse un espoir face à tous ces doutes. La notion de «noumène» qui suppose une réalité à laquelle nous n'avons pas accès, une sorte d'absolu qui serait à l'origine de tout phénomène.
Au moins, il nous est permis de voir toutes ces guerres, ces violences aberrantes, ces cris de fureur et de douleur comme un simple spectacle effrayant et pas du tout drôle parfois dont on ne pige pas la mise en scène.
Apparemment, nous vivons dans un monde de victimes et de bourreaux. Ça ne change guère de ce que l'on a appris dans nos livres d'histoire, en somnolant plus ou moins sur les bancs de l'école laïque et obligatoire...
Tout ça manque d'humour et ça peut se comprendre : qui aurait la force de faire de l'humour en enfer ?
Quelques vieux grecs du 6º siècle avant cette ère l'ont pourtant essayé, alors qu'ils se trouvaient dans des situations plus que brûlantes. Mais c'était il y a longtemps et ces gars solides s'appelaient péripatéticiens, philosophes quoi.
Que leur nom ait été Zénon d'Élée ou Anaximandre, voire Diogène qui ne se laissait pas émouvoir par l'infortune même en tant que marchandise dans une vente aux esclaves loin de chez lui.
On en rit aujourd'hui...
Bref, le bordel nous cerne....les cons aussi peut-être, comme l'aurait dit le camarade Coluche disparu sur une route de Provence en s'envolant sur un nuage, laissant là moto et corps meurtri.
Malheureusement ce bordel résonne mesquin, petit, sans respiration. Seulement des hoquets, des geignements, des petits grognement de rage, des sussurements de désir, des râles et une quantité d'autres borborygmes par dessus une masse de douleur évidente.
Je resterai donc idiot à contempler ces tristesses, en priant l'invisible que la pièce s'achève au plus vite et que tout le monde s'en réjouisse avec la force vivante et belle de la joie de vivre.



1 commentaire:

chanel a dit…

pour la joie de vivre:

porter son regard soit très loin , vers l'indiscernable, soit le poser sur le tout proche, la limite du jardin, la touffe de jonquilles ou les yeux de l'aimé
n'entendre que le vent trop puissant ou sa voix...
ne dire qu'aux voûtes des églises ou au creux de l'oreille
ne toucher que le ciel ET sa peau, sa peau sa peau...