lundi 19 novembre 2007

Hommage


Tu es la servante céleste, l'oeil d'un beau noir et la mâchoire de fer.
Tes gestes palpitent comme des balles traçantes arrosant les nuits, volonté d'airain et douceur de marbre.
Il n'en faut guère plus pour aimer ce spectacle. Même si...
Nous servons la même perfection au coeur de la même guerre. Même si...
Je ne connais pas tes ennemis intimes, seule ta rage sous contrôle m'en laisse deviner la puissance.
On ne trouve pas ta beauté, elle s'empare.
Sur la pointe de tes cheveux j'ai vu un pied magique dont l'orteil dressé menace les flous de toutes nos vies.
Je m'incline sous le sifflet des balles dont l'harmonieuse mélodie m'offre à chaque fois le courage de pointer encore et encore le canon de mon neuf millimètres sur des fantômes à ne pas abattre.
Et je ris souvent de ces tours de passe-passe dont la dérision me fait rêver encore plus. Tout cela parce que je n'ai jamais perdu le cran de te regarder.
Ni la gifle glacée du mépris, ni les apparences de l'amour n'entament la précision de mon tir. Même si....
Les fantômes s'amusent et c'est tant mieux. Ma carcasse meurtrie, mon sang mêlé de tous les poisons n'ont pas eu raison de cette ardeur guerrière.
Grâce, grâce, grâce à toi. C'est cela mon hommage.
Je ne redoute même pas les magnifiques obus de mortier lourd et je verse souvent des larmes de lait.
La poésie est le meilleur des espions parmi les fantoches de l'illusion. Elle s'infiltre partout et nous renseigne sur les routes à emprunter.
Cet emprunt qui mène à la somme de toutes les beautés.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La mort n'a pour ennemie qu'elle, dans ce soupçon de bonté au bout des cheveux qui semble rêver d'une entrevue sereine. Reste au bout des seins la petite parole qui suffit pour oublier qui nous sommes.

Anonyme a dit…

Et avec une goutte de lait c'est encore mieux.