dimanche 9 décembre 2007

Aube


Voila la pointe du grand est piquant le ciel de sa première chaleur. Pour nous offrir la vue et la vie. À nous, dérisoires petits monceaux de chair outrée de sang sale, nains gesticulants, pontifiants pontifes ou cadavres abrutis embusqués dans des cités schizophrènes. Voire tout cela à la fois. Et voila qu'il suffit d'un regard. Le regard. Les roquets se calment, les nains se font tout petits et les cadavres rosissent tandis que les pontifes prient, pour une fois...
L'aube a pris la forme de ce visage solaire, de ce regard qui réchauffe, de cette invisible pouvoir d'inimaginable guérison. On dirait que sur la terre est réapparu l'humain lignage. Les méandres sous les crânes ressemblent enfin à des croisements lumineux, des confluents de rivières claires où circule une eau rouge et saine.
Les tambours font revivre le rythme des vents jaillis des milliards de mondes...
Plus personne n'a envie de tuer, de massacrer, de faire régner, d'autoriser ou de caqueter. On est assis pour la célébration du millionième matin, différent et toujours le même pourtant...
Ma voix de basse se joint à l'hymne qui monte, l'espace et le temps se marient, il n'y a plus rien à penser puisque tout est parfaitement clair. Plus à disserter, plus à chercher, plus à comprendre....Plus à souffrir, quelle qu'en soit la manière...
À ce moment précis, surgi des gouffres de l'Univers, grondant et immense, un son menace d'exploser. Une puissance apocalyptique en émane. Nous sommes tous au bord de ce roulement sourd qui émergera dans un instant...
Plus aucun souffle dirait-on ?...
...Et soudain, venu de partout à la fois, quoique d'une étonnante douceur alors que le monde s'attendait à l'explosion initiale, un rire mélodieux emplit le ciel. Pas une gorge qui en réchappe, pas un souffle qui n'y paticipe...Comme un étirement d'aise après un bon sommeil, une infinité de bouches se plissent pour enfin expirer le pur cristal de la vie renaissante.
Voila...
Une aube comme toutes les autres malgré d'étranges voiles ressemblant aux tentes fermées de nomades endormis alors que le ciel est déjà clair.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Sans oublier le gingembre râpé, citronné, bu au réveil, qui fait foi de l'éclat de rire quand dans la yourte on se compte et qu'on dit : encore une belle journée !

Anonyme a dit…

J'ai cru lire "la pointe du gland"...suis-je idiot ?