dimanche 21 octobre 2007

Straight to the point


Tu es seul sous ton toit avec le ciel bleu par dessus - ah mon cher vieux Paul - et tu as souffert.
Un corps humain, nu et calme, le regard aussi bien en dedans qu'au dehors. Seul. Mais il suffit d'une pensée et l'univers entier est là. Il regorge des joies et des douleurs inhérentes à sa nature de réceptacle de tout ce qui vit... En Irak, au Liban, dans le Grand Nord parmi les morses et les ours sauvages... Maintenant et il y a mille ans... Avec le souvenir immédiat d'une bouche aux contours sensuels et remplie d'amour chaud.. D'une féminité sans identité mais aussi réelle que ton coeur se déployant dans l'invisible, stimulé par cette lumière qui te comble. Le soulagement de la vie miroite ce matin dans le silence de la piaule où tu viens d'oublier ton nom.
C'est l'immensité du voyage suspendu à tes respirations légères qui court dans tes veines comme dans les rues... Jusqu'aux galaxies ni proches ni lointaines puisqu'elles sont là, taquinant le temps qui, lui, a oublié de courir.
Bon sang, quelle beauté!
Tes rêves sont autant des rêves que le monde est réel, il y a de quoi fondre de tendresse et câliner tout ce qui vit même déchiqueté, explosé, hurlant aux vautours... Ces vautours se transformant aussitôt en aigles, en moineaux, en mouettes attrapant au vol les bouchées de pain que tu lances en riant.
Tu sais que tu ne vas nulle part.
Tu attends simplement que les brumes se dissipent pour laisser la place au soleil de ta planète, bleue comme les plus magnifiques océans sur lesquels tu rêves encore souvent de naviguer...
Voilà de nouveau que tu accostes sur ce motu. Laissant là le canot tu t'assieds sur le sable blanc, regardant ton bateau se balancer impavide sur les eaux du lagon... Elle s'approche, la fleur de Tiaré à l'oreille et tu es agréablement surpris de découvrir un pied fin, délicieux, rare en ces contrées...
Tu es encore une fois ennivré par cette soie unique : la peau parfumée des polynésiennes. Même sa voix est soyeuse en roucoulant les «r»...Est-il possible que dure cette perfection ?..
Non, bien sûr, puisque tu es allongé sur ton lit, sous ce toit où la pluie cliquette. Tu reviens de ton rêve...Mais un instant suffit pour y être à nouveau.
Mon cher, tu es complètement réconcilié avec le monde.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mais nous sommes dès le départ dans la légèreté des métamorphoses. A y voir clair.