lundi 13 avril 2009

Le calme, la vision et la vie

Il existe parfois des enchaînements d'instants où l'on pourrait croire que tout est possible.
Mais seul un langage exprimé sans le moindre artifice peut tenter d'offrir, par le biais de cette magie au-delà des concepts de ce bienheureux cerveau, cette liberté où l'espace et le temps disparaissent comme un couple uni dans un parfait orgasme dépassant cette dualité homme-femme cause de tant de malentendus...


Une chambre sous les toits, un homme allongé sur son lit, relax...
Des images sur un mur, il rêve en toute conscience du temps passé, du présent douteux et de l'avenir inconnu. Il rêve de ces Grands Êtres qui passent inaperçus alors que leur présence s'étend partout depuis toujours. Puis il voit que le temps peut s'étendre lui aussi, se détendre même et embrasser l'espace infini, que chaque instant de vie ne meurt jamais malgré les corps qui semblent disparaître.
Ces corps n'auraient-ils pas une place trop lourde dans la vie qui s'exprime partout ?
Pendant quelques nanosecondes, ici et là, il a l'intuition de cet ensemble qui ne peut tenir dans la vision d'un homme à moins que cet homme se dissolve dans la vision elle-même, plus vaste...
Alors il comprend que l'amour n'est pas un vain mot : il est seulement très incomplet dans l'esprit des hommes et des femmes, mélangé aux distorsions égocentrées générées à cause de corps trop lourds, même maigres....
Reste "la musique du silence" du copain Leo qui aimait son chimpanzé.

5 commentaires:

le cinglé a dit…

déjà CHOPIN le signifiait dans le nocturne 13, 13 comme par hasard

le cinglé a dit…

évidemment cette histoire de musique du silence est une appropriation de Claude Debussy (référence dans une chanson à St Aubin-sur-mer) dont la musique voulait s'approcher du silence ou plutôt cherchait son épaisseur comme déjà dans la cathédrale engloutie : de soleil et d'eau, domaine purement acoustique d'ailleurs et non métaphysique. Puissants intérêts sensuels, évidemment. Pour le reste, c-a-d le visuel ( à moins de vivre en permanence à l'écoute de la chute d'un corps lourd, mais il faut bien savoir ce qu'on dit), la théâtralité est devenue une seconde nature chez les humanoïdes (de même dans la construction permanente de malentendus aussi inutiles qu'efficaces pour maintenir le rapport dominant/dominé), et il est devenu impossible de ne pas se visualiser soi-même dans cette présence au monde qu'on doit conscientiser,dans une sorte de faux suicide où toute idée de disparition frise la mauvaise foi. certes, on ne meurt jamais, ce sont les autres qui meurent en nous.

le cinglé a dit…

l'introduction du mot "amour" dans le propos d'exister, si je peux dire,soulève un certain nombre de questions sur l'incomplétude notamment, sur l'idée d'un lien à entretenir et à souffrir, comme quoi nous ne serions ni isolés ni séparés d'un CORPS immense, à la fois collectif et distribué en parcimonie, maigrement au cours d'une vie et dans certains échanges aussitôt repris que donnés. Trahir, voilà notre humanité, et personne ne veut l'avouer. Trahir est la condition de notre liberté. Ou alors il faut être léger, danseur, poète et en ligne de mire.

l'ossete a dit…

Oui, cher vieux sanglier des forêts d'Armor, il me semble que tu as exprimé là quelque chose d'essentiel. Et finalement, la trahison est la perversion des êtres à la vision tordue, la maladie de ce millénaire ( l'ancien et aussi le début de celui-là pour le moment )....Il ne reste plus de vivant que les poètes mais qui sait vraiment ce qu'est un poète ?....Pour la ligne de mire c'est clair, pire que pour Jeannot lapin

cahiervolant d'Anna Jouy a dit…

absorber dans le trou noir que nous tentons d'être l'entier de notre monde...ouvrir si grand son corps son âme que chacun qui s'y pencherait chuterait...? l'idée me plait de ce magnétisme quasi amoureux qui fait de la mort point de chute et convergences...: je ne vous quitte pas mais vous incorpore, intimité définitive et parfaite!