lundi 2 juin 2008

De Valera's Irish pub, étangs d'Ixelles, travaux sur la place

Le Glenfiddish m'est toujours apparu comme un remède : couleur, reflet, descente en chauffe douce mais insistante : tous les ingrédients pour dérouiller un poignet de scribouillard et ouvrir les fleurs de l'âme à des cieux inattendus.
Les parfums se déclinent alors en hiéroglyphes silencieux, signifiants, signifiés.... C'est l'heure du poète. Le poète, c'est à dire le traducteur de l'intangible comme du réel.... Un réel trop rapide pour les synapses mais suffisant pour chevaucher la lumière.
Il y a cet étrange ballet des activités humaines , ces échanges de mots en taffant sur une clope devant une bière pils avec en fond sonore le son d'une scie circulaire découpant une barrière de métal....Un ou deux verres sur une table, des bureaux qui se vident à l'heure de l'apéro sous le soleil de juin et la laideur d'une cité en travaux...
Ça cogne dans chaque poitrine, chacun son rythme, ses schémas mentaux, ses impulsions souterraines, ses rêves, ses désirs, ses haines pernicieuses ou ses traumas plus ou moins gérés, ce qui revient au même...
Si le regard se focalise sur les vies sous-crâniennes et émotionnelles le paysage varie à la vitesse d'une spirale galactique....
Il y a aussi les plus calmes, les jouisseurs d'un instant, humains pendant ces secondes sifflées à l'ennui...
La couleur des visages, le tracé des grimaces sont un leurre : un éclat de perception, le piège d'une pensée, un souvenir brumeux sont tout autant de balafres invisibles et violentes taillées dans toutes les énergies sous-jacentes de ces corps avachis, assis ou en mouvement...
L'impasse, le tableau noir quand même...
Que fais-je à tracer des lignes pour soi-disant peindre une réalité issue de ma propre vision ? Tout le monde s'en fout, c'est normal. Ça ne sert à rien ni à personne...
Je vais donc jouer à l'apprenti maître sorcier et te balancer tel quel le pur éclat d'un diamant bleu tournant sur lui-même comme une toupie, dont la vitesse croissante augmente les multiples éclats.
Il est la base, le point de rencontre, le point culminant de toute cette farce apparente...
Il n'y a que lui. Ses reflets d'une magique beauté sont les apparitions de ce théâtre moderne où disparaissent cependant le passé, le présent et le futur...
La liberté de ce diamant sans naissance me donne la force de sourire à la jeune et aimable serveuse venue recueillir mon verre vide et attendant, détendue, que je continue la commande...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cette histoire de haine me gêne un peu, ce qui veut dire que je ne suis jamais arrivé aux sentiments forts, ni à la haine ni à la jalousie qui, paraît-il, sont capables de déformer un visage comme dans une étreinte où il convient d'avouer que nous sommes les jouets d'un maître qui existe sans qu'on l'ait demandé...enfin, le croit-on. C'est comme l'aveu d'un besoin de torture, aussi ne peut-on en vouloir aux dérangés comme Barbie, ou Hussein, ou....Mais en qui concerne la politique du diamant, je dirais, je sais qu'un mouvement existe en son cœur, difficilement déchiffrable avec nos yeux temporaires, et que l'esprit sent pour ne pas dire pressent. Car notre condition future est sans nul doute de devenir fossiles à notre tour, ramure, coquillage et pépite d'une incroyable aisance que quelques monstres issus des vagins actuels et des jets de semence trouveront peut-être figuratives de la beauté.